Arnedo. 28 septembre. Alejandro Gardel coupe la première oreille de la feria.

unnamed-9Deuxième novillada de feria, un tiers des arènes couvertes, deux heures vingt de spectacle, chaleur, coupole ouverte.

Six novillos de Fuente Ymbro, remarquablement présentés, les quatre dernier, véritables toros. Tous une pique, sauf le dernier deux châtiments. Les trois premiers parfaitement toréables, les trois derniers bien moins intéressants. Le troisième récompensé d’une vuelta al ruedo.

  • Pablo Aguado (rioja et or), au premier, une entière, cogido, cinq descabellos, un avis, silence ; au quatrième, un pinchazo, un quart de lame, une entière, quatre descabellos, avis.
  • Rafael Serna (bleu marine foncé et or), au deuxième, une entière, d’effet rapide, vuelta avec pétition d’oreille ; au cinquième, un pinchazo, silence.
  • Alejandro Gardel (bleu marine funèbre et or), au troisième, une entière, une oreille ; au dernier, un pinchazo, une entière, cinq descabellos, avis et silence.

Les Fuente Ymbro, surtout les trois premiers, ont réconcilié les « arnedanos » avec leur feria. Ricardo Gallardo n’avait pas lésiné sur les kilos, se souvenant que l’an dernier il avait gagné le prix du meilleur lot de la feria. Les robes, le tamaño permettaient un nouveau trophée, mais le comportement des trois derniers a handicapé un excellent résultat.

unnamed-2Pablo Aguado, comme hier Vanegas, était venu avec des espoirs de Zapato… Malheureusement le Sévillan a écopé d’un premier qui fut le moins intéressant des trois meilleurs. Après une excellente série de véroniques, on le retrouve dans une faena complète qu’il commence par des passes de châtiment, amenant régulièrement « Indomito » vers le centre. Il offre une impressionnante série sur la droite qui déclenche la musique avec l’emblématique paso de la feria « Le Zapato de Oro » repris en chœur par toute l’arène. Mais le novillo va rapidement a menos et Pablo se désunit. Il termine mal.

unnamed-5Si avec le quatrième il est excellent et imaginatif à la cape, par contre, après avoir brindé au torero local Diego Urdiales, il ne cesse de faire des effort pour maintenir son adversaire au centre. L’animal ne voit que les tablas où il se réfugie. Une sortie pour rien.

unnamed-6Rafael Serna, très bon capeador, va livrer une tauromachie lente et profonde avec un grand toro noble et puissant. Les charges rectilignes de l’animal lui permettent de se faire plaisir, puis d’atteindre une sorte de nirvana avec la main gauche. Il ne finira pas avec la même intensité. Une mise à mort parfaite, mais la présidence se refuse à accorder un trophée. Il se contentera d’un tour de piste.

unnamed-3Toujours agréable à la cape, par la suite il parvient à extraire une faena à un toro fuyant. Mais en fait rien ne ressortira de cet ensemble assez fade. En outre le toro se démet le pied et doit finir, après le pinchazo du maestro, par être puntillé.

unnamed-1Alejandro Gardel, le plus mal placé à l’escalafon, a eu la chance de sa temporada. Démontrant une certaine aisance dans d’amples et lentes véroniques, il va se livrer a une tauromachie très fluide avec le meilleur novillo de la course. Il est très élégant dans ses attitude avec une main gauche, lente et basse. La noblesse de « Pardillo » lui permet de s’exprimer dans un tout petit terrain qu’il ne quitte que rarement. Sa mise à mort parfaite et rapide rendent l’oreille et la vuelta du novillo incontestables.

unnamed-8Il n’y a rien a dire du dernier, qui après deux piques et deux vueltas de campana, dont l’une lors du tercio de banderilles, arrive boiteux à la muleta avec l’intention bien arrêtée du président de ne pas le renvoyer au corral. Il tombe souvent à la sortie des passes, et le garçon torée dans un brouhaha réprobateur du public.

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Dommage ce final pour Alejandro Gardel qui a ouvert la feria d’Arnedo en coupant la première oreille à la satisfaction de son apoderado Sebastian Palomo Linarès qui le suivait depuis le callejon.

Reseña : Jean-Michel Dussol.
Photos : Jean-Michel Dussol et Joël Buravand.