Première novillada de feria, un tout petit tiers de l’arène couverte, deux heures vingt de spectacle.
Six novillos de Hoyo de la Gitana, totalement indignes de participer à cette feria, les cinq derniers sifflés à l’arrastre, d’une excessive faiblesse, certains se couchant en cours de faena, peu de charge… Pourtant manifestant une certaine force au cheval, surtout le premier et le dernier. Un lot parfois juste de cornes et sans excès de poids. Tous une pique, à l’exception du dernier, deux châtiments.
- Miguel Angel Silva (vert et or), au premier, une quart de lame, silence ; au quatrième, un pinchazo, une entière, un descabello, silence.
- Manolo Vanegas (blanc et or), au deuxième, trois pinchazos, une entière, avis, silence ; au cinquième, une entière, vuelta avec forte pétition d’oreille.
- Juanito (rose et or), au troisième, un pinchazo, une entière avis, silence ; au dernier, un quart de lame et trois descabellos, silence.
En fait il n’y a guère à dire de cette novillada tant trop peu de choses se sont déroulées. Des novillos réunissant tous les défauts que l’on peut imaginer avec de bien vilains moments comme le premier et le troisième qui se couchent à plusieurs reprises en cours de faena et avancent au rythme d’une caméra au ralenti.
Miguel Angel Silva, sera très discret à la cape avec son premier et par la suite il se résoudra à faire l’infirmier avec une muleta très primaire et sans la moindre imagination. Petit éclair, ensuite, avec quelques véroniques somptueuses avant qu’il ne se fasse désarmer. Il dessinera un semblant de faena avec un « Gavilan » moins mauvais que ses frères.
Manolo Vanegas quitte Arnedo totalement dépité… Il était venu avec l’intention d’entrer au palmarès du « Zapato de Oro », en ayant plusieurs fois tienté chez Hoyo de la Gitana. Mais là il n’y avait rien à faire. Pourtant il était sorti pour un farol à genoux suivi de quelques véroniques profondes. Mais par la suite, après la pique, l’animal hésite à charger, clairement décasté et sans forces. Il aura un petit éclair lorsque Manolo prendra la main gauche.
Mais la volonté de gagner soutient le jeune Vénézuelien, il revient pour une longue série de véroniques… Et avec la charge de ce cinquième (no hay quinto malo…), Vanegas dessine plusieurs longues séries de muletazos sur les deux mains, avec une muleta toujours très basse. Le novillero va inventer en partie ce novillo et réussir une faena très intéressante. Mais le novillo baisse de ton et obligera Manolo à se jeter entre les cornes pour tuer. Malgré une forte pétition d’oreille il devra se contenter d’une vuelta.
Juanito, restera chaque fois très discret à la cape. Un premier adversaire sans charge… et avec le dernier, plus mobile et agressif il sera souvent débordé, désarmé aussi. Il n’a jamais pu trouver le moindre sitio. Il est encore très vert et doit apprendre.
Une novillada très terne comme il y a bien longtemps qu’Arnedo n’en avait connu.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
Photo du haut : Joël Buravand.