Séville. 25 septembre. Castella, si proche de la Porte du Prince… !

unnamedDeuxième et dernière corrida de la feria de San Miguel, arènes quasi combles, huit dixièmes, soleil, quelques nuages, température chaude, deux heures trente-cinq de spectacle.

Annoncé élevage de Hermanos Garcia Jimenez et Olga Jimenez. En réalité, un Hermanos Garcia Jimenez, 6° ; trois Olga Jimenez, 1er, 2° et 5° et deux Hermanos Sampedro, 3° et 4° . Tous deux piques à l’exception du deuxième, trois châtiments, pris avec une honorable bravoure. Tous bien présentés, de 590 à 500 kilos, les Hermanos San Pedro, redoutablement armés, astifinos et veletos à toucher le ciel. De comportements divers à la muleta, mais jamais intoréables.

  • Sébastien Castella (rose et or), au premier une entière d’effet rapide, deux oreilles ; au quatrième, deux pinchazos et une entière, salut et ovation.
  • José Maria Manzanares ( bleu marine et or), au deuxième, deux entières, trois descabellos, avis, silence ; au cinquième, un pinchazo a recibir, une entière a recibir, une oreille.
  • Alberto Lopez Simon ( lie de vin et or), au troisième, une entière, salut et ovation ; au dernier, un pinchazo et une entière, salut.

José Chacon et Vicente Herrera saluent aux banderilles du quatrième taureau combattu par Castella. Jésus Gonzalez « Suso » et Luis Blasquez applaudis aux banderilles sur le cinquième taureau combattu par Manzanares.

Que des regrets, même si le bonheur existe… Sébastien Castella est passé très près de sa grande consécration sévillane. Un acier qui fonctionne un peu mieux et c’est la Porte du Prince qui s’ouvre. Mais il aura obligé José Maria Manzanares à forcer son talent et à se battre un peu plus lors de sa seconde sortie. Quant à Alberto Lopez Simon il a eu beaucoup de mal à surgir derrière ces deux énormes toreros.

unnamed-3Castella venait à Séville avec des désirs de triomphe et un volonté de gagneur. Alors que le paseo s’achève, le Français s’avance vers la porte du toril. Il tombe à genoux dans un silence quasi-religieux. Plus un bruit sur la Maestranza lorsque surgit « Discreido ». Une porta gayola parfaite qui précède une grand série de véroniques, templées, amples et de plus en plus lentes. Sébastien semble sur un nuage, il cite de loin une première série et impose deux derechazos avec une muleta basse à caresser le sable. Cet Olga Jimenez est un grand toro face à un immense torero. Sébastien dessine tout ce que l’on peut rêver. Tout est fait avec lenteur et suavité… On voudrait presque indulter « Discreido ». Mais l’épée tombe avec violence sur deux oreilles incontestables.

« Despiertos », avec les armures d’enfer des Hermanos Sampedro, n’a pas la classe du précédent adversaire. Mais Castella, en quelques muletazos, va en faire un vrai combattant. Statuaire, pecho spectaculaire, un sacré taureau, toujours bouche fermée. Rapidement Castella trouve la bonne distance à droite… Rapidement il tient une oreille en main. Il laisse récupérer « Despiertos », il s’approche du second trophée. Mais l’épée lui fait perdre ce troisième trophée, signe d’incontestable triomphe. La porte s’approche, elle finira bien par s’ouvrir !

unnamed-2Manzanares, après un excellent tercio de cape a donné l’impression de se laisser vivre. Il n’a guère voulu consentir cet « Almendrito », certes compliqué, se défendant de coups de tête assassins. Il a préféré donner le change en citant à mi-distance avec beaucoup de prudence.

Par contre on retrouve le Manzanares de la légende avec ce deuxième adversaire auquel il livre une faena lente et très douce, dessinée sur les deux mains et ponctuée de changements de mains inattendus et spectaculaires. Tout au long de ces moments, sa muleta est très basse. Il perdra la deuxième oreille méritée dans un recibir non concluant.

unnamed-1Alberto Lopez Simon se trouvait dans une série encore un peu haute pour lui. Il n’a montré aucun complexe, mais fut un peu trop rapide à la cape lors de sa première sortie. Mais il les racheta par de jolies séries sur la droite, toujours terminées sur la gauche avec des changements de main toujours très subtils… Mais il manquait un peu d’émotion avec cet Hermanos Sampedro plutôt fade.

Bien décidé à soulever le public, lorsqu’il revient il commence par deux faroles à genoux suivis de jolis capotazos, mais tout de même superficiels. Il poursuit avec une faena (brindée au public), ouverte par une série de passes à genoux… Mais le tempérament fuyard du seul Garcia Jimenez le privera rapidement de tout espoir. En outre il ne dominera jamais son sujet et devra terminer assez rapidement.

Pour la dernière corrida de la San Miguel il y eut un drôle de petit bonhomme… Sébastien Castella.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.