Nîmes. 17 septembre (matin). Juan Bautista triomphe. Les Puerto de San Lorenzo chancellent.

_dsc3122Une corrida matinale qui a soufflé le chaud et le froid. Le chaud, c’est Juan Bautista qui triomphe avec quelques réserves qu’on verra plus bas. Le froid est venu des toros de Puerto de San Lorenzo aux pieds d’argile dont trois durent être changés pour s’être cassé une patte en cours de lidia, le dernier de la matinée échappant de peu au même sort. Les trois furent remplacés par des sobreros du même fer.

Et donc trois longues heures de course avec des moments pénibles lorsque les toros durent être puntillés en piste, avec les difficultés qu’on imagine.

_dsc2975Rafaelillo, qui remplaçait David Mora convalescent, hérita d’un premier adversaire faiblard et compliqué. Comme avec tous les toros de cet encaste qui sont froids à leur sortie et courent beaucoup sans se fixer, rien à signaler lors de la réception au capote avant un tercio de piques un peu chaotique mal mené par une cuadrilla dont on ne vantera pas les mérites. Bilan : un refilon sur le lancier titulaire, une pique sur le réserve avant un retour vers le picador de turno pour une légère ration de fer. Pas de quoi améliorer la charge désordonnée de l’animal. Fort heureusement le maestro reprit la main au dernier tiers et mit de l’ordre dans tout ça. Il sut ainsi mettre le récalcitrant dans sa muleta puissante et autoritaire et parvint ainsi à composer une faena ambidextre d’inégale intensité qui lui valut un trophée après une lame contraire atravesada et trasera.

_dsc3077Le quatrième se cassa la patte en début de lidia. Rafaelillo dut l’expédier à l’épée après un long intermède où l’efficacité de la cuadrilla pour puntiller le bicho laissa à désirer. Le quatrième bis fut protesté d’entrée à cause d’une corne escobillée. Après deux piques « pompées », Rafaelillo tenta de dompter son adversaire mais chaque charge visait le torero sans prendre en compte l’étoffe, à droite comme à gauche. Le murciano n’insista pas et se débarrassa du mauvais coucheur d’une entière delanterita. Palmas.

_dsc3013Juan Bautista parvint à capter l’attention du second par quelques véroniques et une larga avant de le faire piquer par deux fois, le Puerto s’employant un peu à la première rencontre. Le torero arlésien, qui vit tout de suite les bonnes qualités de noblesse de l’animal, l’entraina dans une bonne faena toute de domination et de classe. Baissant bien la main, gardant la tête du bicho dans l’étoffe, il allongea ses charges par moments, puis se l’enroula à la ceinture à d’autres, à l’endroit comme à l’envers. Bref, un bon moment de tauromachie proposé par un torero à la tête bien faite paraphé par une lame contraire un peu latérale portée a recibir. Deux oreilles qui ouvraient dès à présent la Porte des Cuadrillas. Quant au bicho, on oubliera la vuelta généreuse qui lui fut accordée par un palco dont on connaît depuis longtemps les largesses.

_dsc3099Mais c’est la Porte des Consuls que visait Juan Bautista. Mais ce n’est pas avec le quinto que le torero l’ouvrit, car celui-ci fut renvoyé aux corrales pour une lésion à la patte. Sortit en remplacement un autre Puerto qui ne permit rien au capote avant un picotazo et une pique courte mise en suerte par chicuelinas al paso. Bien débutée sur la corne droite, la faena baissa d’un ton sur les premières séries gauchères avant que Jean-Baptiste n’affirme sa domination en pesant sur les séries suivantes. Le retour à droite fut plus brouillon avant une trois-quart caida complétée d’un descabello ne mette fin au trasteo. Oreille protestée car pétition quasi-inexistante. La Porte des Consuls s’ouvrait ainsi, avec des réserves.

_dsc3054Miguel Angel Perera est passé par Nîmes. Qui s’en souviendra ? Face au troisième, RAS au capote avant pique courte et picotazo, puis face à un adversaire faible qui fit son chemin de croix par génuflexions successives, il composa une faena forcément décousue et sans fond. Trois-quart de lame après pinchazo. Silence.

_dsc3119Le sixième se cassa lui aussi une patte. La diva laissa faire sa cuadrilla sans daigner envisager de prendre l’épée pour mettre fin à notre pensum. Sortit un sixième bis qui poussa un peu sur la première pique qui fut suivie d’un picotazo. On vit le Puerto chanceler à plusieurs reprises et la crainte dut aussi s’installer en piste au point que la faena de l’extremeño fut réduite à sa plus simple expression. Demi-lame trasera et tendida, descabello. Silence.

Reseña et photos : Paco.