Deuxième et dernière corrida de la Feria Salsa y Toros, arène quasi-combles, soleil et vent, température agréable, deux heures quinze de spectacle.
Sept toros de Montalvo, le premier changé pour faiblesse par un sobrero du même fer. Très bien présentés, certains sans grande force, de 550 à 500 kilos, tous deux piques, le premier, sifflé à l’arrastre. Tous toréables à la muleta malgré une certaine apathie.
- El Juli (bleu marine et argent), au premier, trois pinchazos et une entière, silence ; au quatrième, un pichazo, une entière basse, deux descabellos, silence.
- Jose Maria Manzanares (bleu marine et or), au deuxième, une entière à recibir, une oreille ; au cinquième, une entière à recibir, un descabello, avis, une oreille.
- David Galvan (vert foncé et or), au troisième, une entière un avis, silence ; au dernier, une entière, un avis, une oreille.
Même en ayant coupé deux oreilles, Jose Maria Manzanares s’est refusé à quitter les arènes de Dax en triomphe. A pied avec sa cuadrilla, comme ses deux compagnons de cartel. Peut-être estimait-il que le lot de Montalvo n’avait pas démontré les qualités suffisantes pour permettre un vrai triomphe. Un lot souvent compliqué par sa faiblesse, une certaine apathie également. Rien qui ne permettait une tarde pour l’histoire. Mais tout de même quelques instants d’intérêt dans cette course, souvent dûs à la tauromachie de Manzanares et à la volonté de Galvan.
El Juli reste le grand perdant de cette journée. Certes le sort ne le favorise pas. On substitue son premier toro pour faiblesse, le sobrero de Montalvo n’est pas un exemple de solidité et de résistance. Obligé de le toréer par le haut avec beaucoup de prudence, il ne tarde pas à siffler la fin de la partie.
« Limpito » est un Montalvo solide et mobile. Mais le garçon ne montre pas une réelle domination à la cape où il recule parfois. Par contre, à la muleta, il est parfaitement maître de son art, surtout sur la main gauche. Mais pourt autant Juli ne semble pas aller au fond des choses et demeure assez superficiel… même si ses muletazo sont parfaits.
Jose Maria Manzanares a écrit un nouveau chapitre de sa tauromachie, de cet art subtil, élégant, aérien et toujours très efficace qui le caractérise. A sa première apparition, il choisit le centre de la piste et avec une muleta très basse, lente et que les cornes du fauve ne rattraperont jamais, il exécute plusieurs séries. Mais l’animal ne tarde pas à fuir et se détourne du combat. Manzanares devra rapidement s’arrêter sur une superbe estocade à recibir.
Sorcier à la cape pour sa deuxième sortie avec des véroniques d’école, il choisit la main droite pour ouvrir sa faena qu’il accélèrera progressivement, profitant de la belle mobilité de « Hacendoso ». Rematant souvent sur la main gauche, il va exécuter une tauromachie naturelle qui semble s’échapper d’une source de pureté. Un nouveau recibir, une seconde oreille, mais pour autant l’Alicantino ne semble pas satisfait.
David Galvan affrontera son premier Montalvo sans grand génie, moyen à la cape, désarmé à la muleta. Finalement, par sa volonté et son désir de gagner il s’imposera et soulèvera quelques applaudissement par une série de bernadinas et manoletinas. Mais on le retrouve métamorphosé pour terminer la course. Un toro tardo, soso, de charge très courte. Et pourtant il va se satisfaire de ces conditions se mettre au rythme de l’animal et de cette tauromachie de l’infime qui pourrait paraître fade. Il va réussir à composer une petite musique de chambre qui sera très appréciée du public… Et pourquoi pas un trophée après un coup d’épée efficace. David Galvan a rappelé hier qu’il existait et qu’il souhaite figurer dans la cour des grands.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.