Novillada de feria, petite demi-entrée, soleil, chaleur dès le matin, deux heures trente de spectacle.
Six novillos de La Quinta, parfaitement présentés, à part le deuxième, sorti un peu trop léger. Tous deux piques, suivant la muleta à la perfection, mais sans jamais témoigner d’une caste exceptionelle. Race présente dans la noblesse, mais beaucoup moins en bravoure. Sans grande difficulté à la muleta, mais obligeant à de l’imagination qui ne fut pas toujours au rendez-vous.
- Juan de Castilla (blanc et or), au premier, un pinchazo, une demi-lame, salut ; au quatrième, une entière basse, un avis, trois descabellos, silence.
- Luis David Adame ( bleu pâle et or), au deuxième, une entière a recibir, deux pinchazos et une entière, silence ; au cinquième, quatre pinchazos, une entière, silence.
- Adrien Salenc (vert et or), au premier, un quart de lame tendida, une oreille ; au dernier, une entière, une oreille et sortie en triomphe.
Une novillada excellemment présentée était offerte aux novilleros de Dax. Juan de Castilla est resté un peu en dessous, Luis David Adame, pensant à sa prochaine alternative à Nîmes, n’a pas forcé son talent. Par contre Adrien Salenc s’est livré à corps perdu dans ses deux combats.
Adrien Salenc, le petit dernier du cartel, avait donné l’exemple à l’issue d’un superbe tercio de cape, en toréant avec application et calme. Toujours très à l’aise sur les deux mains avec un bon novillo suivant parfaitement la muleta et sans grand danger, il se payait le luxe de toréer sur le rythme de la musique. Le garçon se faisait plaisir… Mais la tauromachie n’est pas une histoire de fillettes et Adrien, qui avait déjà une oreille en main, se payait le luxe, pour son deuxième combat, d’une porta gayola.
Bousculé, il enchaîne à la cape avec une légère hésitation sur les premières véroniques. Son début de faena face à ce novillo, le plus lourd et le plus agressif du lot, il la commence de façon exemplaire par une série de passes de châtiment. Puis il continue sur les deux mains, par séries successives. Après une belle mise à mort, la seconde oreille coule de source. Hier Salenc a démontré ses qualités et sa volonté de gagner. L’avenir est déjà prometteur.
Juan de Castilla fut à peine bien à la cape, excepté une belle série de chicuelinas. La suite n’allait guère arranger l’ensemble. Mais à la muleta il dessine deux grandes séries sur la gauche et fait preuve, pendant quelques minutes, d’un style parfait. Mais en revenant il tombait dans ses défauts habituels, débordé à la cape… Il allait par la suite étouffer le toro dans sa muleta et tombait dans des longueurs infinies au point que le public applaudissait la musique !!! Il se fera sévèrement secouer en voulant terminer par des passes à genoux, le contraire de la tauromachie.
Luis David Adame, chaque fois très à l’aise à la cape, avec d’amples et lentes véroniques, quelques quite par lopecinas, fera un premier bon début de faena, mais son adversaire ira rapidement a menos. Avec le second il s’exprimera avec beaucoup de douceur pour répondre à une belle noblesse du La Quinta. Mais jamais il n’ira au fond des choses et terminera par des statuaires. On avait l’impression que Luis David Adame s’ennuyait…
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.