Deuxième et dernière corrida de la Feria de l’Atlantique, arènes très bien remplies, deux heures trente-cinq de spectacle, soleil et nuages, chaleur moite.
Six toros d’Alcurrucen, bien présentés et bien armés, de 554 à 520 kilos, tous deux piques, prises avec une certaine bravoure, même si certains sont sortis seuls. Souvent compliqués à la muleta.
- Sébastien Castella (bleu funèbre et azabache), au premier, deux entières, une demi-lame, un pinchazo, un avis, silence ; au quatrième, un pinchazo, une entière, un avis, deux oreilles.
- Daniel Luque (bleu marine et or), au deuxième, une entière, un descabello, un avis, une oreille ; au cinquième, une entière, deux descabellos, un avis, une oreille.
- José Garrido (bleu nuit et or), au troisième, un pinchazo, une entière, une oreille ; au dernier, trois-quarts de lame et une demi-lame, un avis, salut.
Très agréable corrida d’Alcurrucen, variée, entretenida avec chaque fois des suprises et d’excellents moments.
Sébastien Castella ouvre les hostilités avec un toro compliqué qu’il s’amuse à accueillir depuis l’estribo. Rapidement il comprend qu’il est face à un assassin qui ne lui pardonnera rien. Il ne fera guère durer la rencontre. Une nouvelle fois facile et élégant à la cape, on découvre un nouveau Castella, bien décidé à se battre et à se montrer comme le chef. Il livrera une grande série de passes de châtiment avant d’ouvrir une faena sur une très longue série à droite qui lui permet d’en finir avec les tendances fuyardes du toro. Il l’invite dans une danse, le fait tourner, s’amuse avec l’animal, histoire de montrer qu’il est le chef. Du grand Castella, qui sait dominer quand il le veut.
Daniel Luque commence, lui aussi, avec un amoureux des planches qu’il faut rapidement intéresser à la muleta. Sur une première série de passes, il a déclenché les premiers applaudissements. Si le toro est violent lors des premiers muletazos, il va vite se calmer, et Luque ne cesse de le réduire pour en faire un parfait collaborateur. C’est un peu le même scénario qu’il rejouera ensuite après de grands moments à la cape. On retiendra une belle série de naturelles, lentes, profondes et basses. On sent que le torero veut sortir en triomphe aux côtés de Castella.
José Garrido a su séduire le public bayonnais dès son entrée en piste par une série de statuaires spectaculaires et valeureuses. Il va mettre « Deseado » en valeur en le citant de loin pour l’entraîner dans de longs muletazos donnés avec lenteur avec une muleta très basse. Il pèsera sur le public avec une dernière série de manoletinas. Luis aussi sent que la sortie en triomphe est proche, mais « Afanes » est un vilain opposant qui, avec beaucoup de défauts, l’empêche de construire sa faena. Rien ne fonctionne et le pauvre Garrido doit se rendre à l’évidence, son rêve ne se réalisera pas.
Une course facile, mais qui a tout de même mis en exergue certaines difficultés des Alcurrucen.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
Reportage photos : Jean-Pierre Souchon.