Bayonne. 3 septembre. Une seule vuelta de Fandiño face aux Pedres.

unnamed-3Première corrida de la Feria de l’Atlantique, deux tiers d’arène, soleil et chaleur, deux heures trente-cinq de spectacle.

Six toros de Pedres, bien présentés, bien armés, de 628 à 551 kilos. Tous deux piques, certaines prises avec violence, le deuxième et le troisième renversent le cheval. A la muleta souvent compliqués, avec beaucoup de défauts, tardos, jouant de la tête, de petite charge et ne répétant que rarement.

  • Curro Diaz (bleu et or), au premier, une entière, salut ; au quatrième, quatre pinchazos, un descabello, silence.
  • Ivan Fandiño (rose et or), au deuxième, un pinchazo, une demi-lame, trois descabellos, un avis, salut ; au cinquième, un pinchazo, une entière, vuelta.
  • Javier Jimenez (vert et or), au troisième, deux pinchazos, une entière, trois descabellos, deux avis, silence ; au dernier, trois fois un quart de lame, un descabello, un avis, silence.

On attendait peut-être trop de cette corrida avec trois acteurs majeurs de la tauromachie et des toros de Pedres qui n’ont jamais déçu dans les arènes de Lachepaillet. On est sorti un peu tristes car les quadrupèdes n’ont pas joué le jeu. Difficiles à souhait, compliqués, souvent dangereux, ne se livrant jamais à fond dans les plis des capes et muletas.

unnamedCurro Diaz attaqua dans un classicisme parfait sans toutefois se donner au maximum avec la cape. Il continua sur ce registre après avoir brindé au public, mais sa faena, bien « proprette » manquait nettement d’inspiration. Certes il y avait les difficultés d’un « Guantero » aux ambitions peu claires et le plus lourd du lot. Curro Diaz n’était pas venu pour faire la guerre et il s’en tira avec quelques tromperies. « Macareno » qui lui échut ensuite, n’était pas du style à se rattraper. Le maestro de Linares fut débordé dès la cape. Il se reprit, insista à gauche, seule corne valable. Mais que faire d’un toro illidiable ?

unnamed-1Ivan Fandiño sera le seul à pouvoir se tirer de ce « bourbier ». Trois véroniques d’école à la cape, trois statuaires, trois pechos surprenants, sa première faena était lancée. Elle se poursuivra par une ou deux séries avant d’être bousculé et de baisser de rythme. Mais c’est avec son deuxième adversaire que l’on allait retrouver le Fandiño d’antan, le lutteur qui jamais ne renonçait. Beaucoup d’élégance à la cape et il se retrouve devant un animal agressif et violent, il est débordé sur les premiers muletazos et reprend rapidement la main. C’est alors un torero transfiguré que l’on découvre, se battant pied à pied, faisant humilier l’animal, le châtiant par des recortes violents et l’obligeant progressivement à suivre la muleta. Le public réclama longuement une oreille refusée par la présidence… Il y avait du courage dans cette faena qu’il soulignera d’une vuelta.

unnamed-2Javier Jimenez est pourtant un bon torero. Mais hier la tâche semblait trop difficile pour lui ou plus exactement il n’est jamais allé au bout de son combat. Chaque fois il fut prudent à la cape. Face à son premier adversaire il donna l’impression de dominer, mais il sut souvent lui donner une sortie rapide pour en terminer avec une série où il commençait à perdre pied. On se prit à rêver avec le dernier. Il trouva rapidement un sitio intéressant. « Soñador » ne lui facilitait pas la faena. Javier Jimenez devait la relancer constamment, il fut désarmé et, après avoir tout tenté, en finit avec son adversaire, de petite race.

Une corrida dont on a sûrement trop attendu.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.

Reportage photos : Jean-Pierre Souchon.