Carcassonne. 28 août (tarde). PACHECO, vainqueur de l’édition 2016.

unnamed-3A voir la belle affluence du jour, la traditionnelle Miurada dominicale a encore ses inconditionnels.

J’en dénombre de trois ordres. Aux antipodes les uns des autres.

Les premiers espèrent revivre à chaque sortie des pensionnaires de la funeste devise, la Sainte trilogie qu’ils promènent : volteretas, sustos y cogidas. Après tout, c’est ce que les journalistes essayent de leur vendre, en frappant les quotidiens régionaux pour l’occasion, histoire d’attirer le chaland : MIURA = MUERTE. Les « Isléro addict ». Que ces derniers restent chez eux, ils n’ont rien à faire dans les ruedos. Leur place est proche des antis qui se trouvaient, ce dimanche, de l’autre côté de l’Aude. La Fiesta national n’a pas besoin d’eux.

Les seconds sont des néo-sachants, qui viennent voir ces courses de Miura parce qu’il faut s’y montrer. … Au cas où on viendrait à en indulter. Et puis chaque année …plus d’oreilles se coupent. Combien cette année ? Trois, quatre ?

Enfin, il y a les autres… Les aficionados romanticos, les gardiens du temple qui lustrent leur idole avant chaque sortie des chiqueros. Qu’espèrent-ils donc, ceux-là ? Une seule chose : que le Miura qui franchira la porte du toril, soit con casta y genio. Un de ceux qui ont marqué l’histoire. Un HABLADOR d’Arles en 1991 par exemple ou encore un REGALO de Béziers en 2001. Posons la question à EL QUITOS ou à MILIAN ? Ces Miura ne chargeaient pas le mufle au sol ou c’est moi qui déraisonne ? Alors comment se fait-il que je me souvienne de ces toros 15 à 25 ans après ? Parce qu’ils nous ont tenus en haleine. Voilà ce que j’attends d’une miurada. Année après année, en regardant les photos de corridas, je les vois embestir de plus en plus. Si ça continue, j’en verrai un faire une vuelta de campana et là, je rangerai définitivement mon appareil sur le rebord de la cheminée.

Quasi plein. Beau temps avec vent du nord.

unnamedSix novillos de MIURA de présentation supérieure aux éditions précédentes à l’exception du premier brocho, donnant beaucoup trop de jeu à mon goût en humiliant, le mufle ras du sol.  Plus d’oreilles auraient pu être coupées si les piétons avaient fait le job.

A ce jeu, le mexicain, Gérardo RIVERA avec le N° 34, MAQUINISTA de février 2013, passa sans peine ni gloire. Aux oubliettes, les passes fleuries, les banderilles. No pasa nada. Silencio.

Au second, porteur du N°6, ESTOPENO pour Alejandro CONQUERO, s’évertua à faire des passes, rarement croisé. Estocade tombée, nouveau silence. Deux miuras noblotes et déjà l’ennui.

unnamed-4Au troisième le N°48 BILBAINO février 2013, novillo de la discorde entre le palco et l’organisateur. Le plus joli de l’envoi, rématé, pousse au cheval et charge le museau au ras du sol. Une grande estocade libère justement une oreille de poids pour Miguel Angel PACHECO. Aurait-il fallu mettre le pañuelo bleu ? Seguro ! selon le ganadero. Dans ce cas, il aurait fallu le faire briller à la pique, maestro, et  le citer de loin. Dommage, c’était le toro de la feria. Bienvenu au panthéon des anonymes de la célèbre devise.

unnamed-2S’en suivi, CARTICHEO N°59, janvier 2012, peu de souvenir de cette lidia, nous retombâmes dans les limbes de l’ennui.

unnamed-1Au cinquième N° 27 DEMANDADO, toro negro aux cornes courtes remate fort au burladero des maestros, avant de servir pour la faena de muleta, sans entrevoir de difficultés particulières.

Le dernier, N°31 ALEDERO en décembre 2012, novillo haut, encasté et playero, qui humilia lui aussi beaucoup et fit preuve d’une grande noblesse. A noter une épée à effet spectaculaire, après malheureusement plusieurs tentatives, qui laissa raide mort le Miura au centre du ruedo avant de rouler sur le flanc.

Ainsi, PACHECO fut déclaré vainqueur de la miurada 2016. Vive l’édition 2017 !

Reseña et photos : Alexis DELBOSC