Carcassonne. 27 août. Le Bon, le Borgne et le Truand.

unnamed-3Moitié d’arène. Beau temps. Vent marin se renforçant en fin de journée, gênant pour les piétons.  

Corrida de toros de Prieto de la Cal, pour les 10 ans du club taurin « Carcassonne aficion ». Six toros de belle présentation à l’exception du 3ème, efflanqué, donnant du jeu, nobles, sans aucune mauvaise intention, ouvrant la possibilité de triompher pour qui a envie de toréer. Tous applaudis à l’arrastre sauf le 3ème.

  • SANCHEZ VARA (Vieux rose et or) : Oreja, saludo y vuelta.
  • Marco Antonio GOMEZ (Terracota et or) : Silencio, bronca y bronca.

Au sorteo le N°6 (troisième de la course) a été isolé à la demande de la cuadrilla de GOMEZ pour contrôler la vision de son œil gauche. Une gêne a été pronostiquée et sa cuadrilla a refusé de le toréer.  Avec le pundonor qu’on lui connaît, SANCHEZ VARA a décidé de le prendre dans son lot, appuyé par le ganadero qui a souhaité le voir sortir en piste. En accord avec la présidence, jusqu’à la pique, il a été convenu que si d’aventure, le toro se révélait impropre à la lidia, il serait changé. Avant d’aller plus avant, il convient de crever l’abcès. Il n’y eut point de mano a mano, point de competencia pour la bonne et simple raison qu’il n’y eut qu’un seul professionnel en piste. Que dire de « l’autre » ? Bien peu de chose. Il est sévillan, prit son alternative le 13 mai 2011, confirma en 2015 à Madrid avec comme parrain Sanchez Vara et José Carlos Venegas comme témoin face à des Joaquin Moreno da Silva. C’était prometteur sur le papier. Détrompez-vous, j’ai vu une asperge de 2 mètres, sans une once de toreria, faisant preuve d’un renoncement total dans toutes les phases de la lidia. Cette erreur de casting a coûté 3 toros à l’organisateur et a plombé la tarde entière. Heureusement, vous ne devriez plus avoir à le subir, puisqu’il brinda son troisième toro à son père en lui annonçant que ce serait le dernier de sa carrière.  Un bienfait pour la fiesta national.

unnamedLe 1er de la tarde, BOBICON, N°39, né en janvier 2011, de 540 kg, jabonero, est sorti comme une balle en allant remater fortement contre tous les burladeros. Il fut accueilli par larga afarolada de rodillas par SANCHEZ VARA, qui dessina ensuite, trois véroniques engagées et une média. Suivirent trois piques dosées pour garder le toro pour le tercio de banderilles. C’est son point fort, nous le savons, il termina par le traditionnel violin pour finir de chauffer le public venu se régaler pour cette exceptionnelle corrida. A la muleta, le toro garda la tête encore haute, sans véritablement charger en bas. Un récibir magistal de 5 mètres réussi, roula le toro et le palco libéra le premier trophée. A cet instant, la course était lancée, mais on ignorait encore que ce serait l’unique oreille de la tarde.

unnamed-1Le second, le negro N°42, dénommé DORMILLON, né en janvier 2011 de 600 kg, faisait sa loi aux corrales. Marco Antonio GOMEZ ne le toréa pas. Pas de véroniques, pas de mise en suerte et pas de faena. Des passes sur le voyage à l’image des nombreux coups d’épée donnés.

IMG_9735Ensuite, c’est au tour du borgne de sortir, le N°6 de 580 kg. Il rémata lui aussi avec force sur burladero. SANCHEZ VARA ne le toréa que sur le bon œil, ce qui est déjà en soi honorable après qu’il eut provoqué une chute de la pièce montée. Mais sans l’avoir banderillé au préalable. Après une entière par le haut, il roula par terre, ce qui valut au piéton, un salut au centre.

Au quatrième : Le 17 PARARACO, un melocoton né en septembre 2010, de 520 Kg. Rebelote. No pasa nada. Ce qui déclencha, la bronca du public.

IMG_9774Au cinquième, le très beau numéro 10, CAPOTERO, melocoton de 580 kg, né en septembre 2010. Nouvelle entame par largas, puis véroniques y média. Bonnes piques, une nouvelle fois dosées, mais l’animal accusa le coup pour avoir plié la taule d’un renfort près d’un burladero de réception. Pour pimenter la faena, le traditionnel salta a la garrocha de Raoul RAMIREZ, l’éternel comparse d’Aragon. Il sauta trop tôt ou la charge ne fut pas celle escomptée pour la raison évoquée ci-dessus, mais l’effet porta sur le public. Le triomphe était acquis, mais une épée d’effet lent et un descabello, ne lui ouvrirent que le tour de piste pour récompense.

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L’ultime sixième entra en piste. Portant le N° 45, de nom CARRASUCIA, melocoton né en janvier 2011 pesant 520 kg. Le sévillan paracheva sa toreria que je lui laisse le soin de garder confidentielle. Il frisa le troisième avis. Et un descabello salvateur libera le conclave pour noyer son désespoir au saloon du coin avec un W… des Blackmontains. Qu’on le pende haut et court !

Reseña et photos : Alexis DELBOSC