Les arènes du Plumaçon accueillaient la novillada-concours du club La Muleta de Saint-Perdon. Belle entrée, temps couvert et devenu respirable, deux heures quarante de spectacle.
Tous les novillos bien présentés et dans le type de leur élevage, tous toréables à la muleta. Pinto Barreiros, Murteira Grave, Miguel Zaballos, deux piques. Pedraza de Yeltes, Aurelio Hernando, Coquilla de Sanchez Arjona, trois châtiments. Tous manifestèrent au cheval une belle bravoure. Le quatrième, Pedraza de Yeltes récompensé d’une vuelta remportait la novillada-concours alors que le mayoral sortait a hombros.
- Diego Carretero (vert et or), au premier, un pinchazo et une entière, silence ; au quatrième, une entière, deux oreilles et vuelta au Pedraza.
- Luis David Adame (rouge et or), au deuxième, une entière, silence ; au cinquième, un pinchazo, une entière, deux avis, salut.
- Juan Silva « Juanito » (blanc et or), au troisième, un quart de lame, deux pinchazos, six descabellos, avis, silence ; au dernier, deux demi-lames, salut de despedida.
Diego Carretero entra en piste pour la deuxième fois. On commençait à sérieusement s’ennuyer lorsque sortit un de ces novillos, presque toro, d’un marron séduisant, « ojo de perdiz »… Enfin tout pour plaire et un galop à faire craquer les plus exigeants au point qu’il fut applaudi dès son entrée en piste. Diego Carretero comprit aussitôt qu’il y avait là matière à triompher. D’un classicisme parfait à la cape, maîtrisant parfaitement son adversaire, dès la première pique il le plaça loin, très loin du cheval. Un galop débordant d’alegria. Deuxième châtiments, encore plus loin du cavalier et pour finir la totalité ou presque de la piste à traverser. Chaque fois Ramon Flores Garcia le tenait sérieusement sous le fer. Un novillo parfait… et qui allait révéler plus encore sa séduction lorsque Diego Carretero le cita d’aussi loin qu’il avait pu le placer au cheval. Il l’embarqua alors dans une série de muletazos sur les deux mains, impressionnants. Le public soulignait chaque figure avec des olès venus du plus profond des poitrines. La musique vibra. L’arène renaissait. Diego était sur un nuage. Un sortilège auquel il mit un terme avec une entière volontaire. Les deux mouchoirs jaillirent du palco avant même que la foule puisse les demander… Luis Uranga, un des patrons de Pedraza accompagna Diego dans sa vuelta. Le concours était sauvé.
Diego avait ouvert la tarde avec un Pinto Barreiros, qui lui permit de toréer harmonieusement et de livrer quelques pechos spectaculaires.
Luis David Adame touchait un Murteira qui semblait contenir toutes les difficultés de la devise. Il devint rapidement intoréable à droite, plus facile sur la senestre. Il ne tardait pas à finir soso, n’avançant plus. Sans résultat le jeune Mexicain tentait tout pour l’intéresser. Peine perdue. Avec « Almendro » d’Aurelio Hernandez ce fut un peu la même histoire. On avait apprécié son élégance à la cape et une série de lopecinas en guise de quite après le châtiment. Mais l’animal ne tardait pas à s’éteindre, souffrant probablement de la troisième pique.
Juan Silva, le petit « Juanito », est dévoré par l’ambition du triomphe. A la cape il est particulièrement efficace et offrit une porta gayola avec le Coquilla, le dernier à sortir. Chaque fois, et surtout là, on a vu un garçon qui a progressivement réduit son novillo. Mais ce dernier adversaire n’avait pas la corpulence pour supporter trois piques et, c’est très dommage, il a rapidement réduit son terrain au point de se défendre sur place. Impossible de retrouver la grande douceur et un temple parfait qu’il avait démontré lors de sa première sortie.
Trois piques, un comportement agressif, toujours très mobile, la grand novillo de la journée, vainqueur du concours, s’appelait « Alambrisco » et portait la devise de Pedraza de Yeltes.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.