Six novillos porteurs de fers français pour le premier spectacle majeur de la Feria de la Pêche et de l’Abricot, et la victoire du pupille de Bruno Blohorn qui s’avéra le plus complet des six utreros, la palme de la présentation revenant au novillo de Philippe Cuillé, les autres affichant des formats plutôt modestes à des degrés divers.

Côté piétons, les trois novilleros ont eu une sortie a hombros plus ou moins justifiée après des prestations différentes que nous allons commenter.

Côté météo enfin, temps nuageux, pluvieux à mi-course et température agréable.

1. Gallon frères – Manolo Vanegas.

Le novillo des frères Gallon ouvrit la tarde. De petit format, il afficha une belle noblesse mais manqua de jus et donc de transmission. Manolo Vanegas l’accueillit par une poignée de jolies véroniques et esthétique demie avant de lui faire administrer deux rations de fer prises en poussant un peu, puis de l’inviter à un quite par chicuelinas et revolera. Débutée par une arrucina, la faena ambidextre fut propre, bien construite mais manqua un peu d’intensité du fait du manque d’allant d’un novillo que le manque de moyens physiques rendit un peu tardo. Quelques circulaires inversées par ci, une cambiada par là, et une entière en place au second assaut avec bousculade plus spectaculaire que grave. Oreille.

2. Blohorn – Andy Younes.

RAS au capote pour la réception du Blohorn qui pesa d’entrée dans l’étoffe, à part deux véroniques et demie au final. Face au cheval, le novillo cogna plus qu’il ne poussa mais se montra cependant brave en trois rencontres, la dernière après un quite d’Adrien Salenc par chicuelinas et larga. Semblant douter un peu, Andy débuta sa faena en doublant l’utrero puis la confiance s’installa et le garçon dessina quelques tandas droitières de bonne facture, courant bien la main face à un adversaire noble doté d’une pointe de genio et chargeant avec alegria. Bref passage à gauche où le novillero sembla moins à l’aise puis un final droitier précédant demi-lame en place complétée par un descabello. Oreille après une faena sobre et de qualité.

3. Alain Tardieu – Adrien Salenc.

RAS au capote à part deux véroniques et une demie, puis deux courtes piques. Pas très clair dans ses charges, un peu tardo, le Tardieu n’inspira guère les banderilleros au second tiers. Adrien Salenc ne se laissa pas impressionner et débuta sur la droite par de bonnes séries où il courut parfaitement la main en terrain réduit. Unique mais bonne série de naturelles puis un retour sur la corne droite où le bicho manifestait plus de codicia. Deux bonnes séries de derechazos, deux circulaires inversées et une entière caidita. Deux oreilles pour avoir vaincu la difficulté.

4. Philippe Cuillé – Manolo Vanegas.

Le novillo, de belle présentation, sortit sous une belle averse, ce qui n’empêcha pas Manolo Vanegas de le recevoir par une larga de rodillas suivie d’une série de véroniques, quelques unes accrochées. Deux rencontres avec la cavalerie pour une première pique replacée et une seconde effleurant le cuir. Muleta en mains, le vénézuélien fut confrontée à un utrero dangereux qui cherchait l’homme après le second muletazo.

S’obstinant à faire passer l’animal, Manolo fit une voltereta sans conséquences et imposa sa loi, arrachant sur le fil du rasoir des muletazos ambidextres méritoires mais forcément pas liés. Entière en place en rentrant droit. Oreille de poids.

5. Los Galos – Andy Younes.

Après avoir combattu deux novillos du fer à Béziers la semaine dernière, Andy retrouvait un exemplaire de la ganaderia lors de cette concours. Si les deux novillos de Béziers accusèrent une certaine faiblesse, le novillo de Saint-Gilles servit la cause du garçon avec beaucoup de noblesse. Quelques véroniques, demie et revolera pour la réception, puis une pique trasera et une correcte pour un premier tiers qu’Adrien Salenc clôtura par un quite par véroniques et demie. Andy, qui avait dû voir Castella la semaine précédente, débuta sa seconde faena à l’identique du biterrois par passes cambiadas sans bouger poursuivies par circulaire inversée et pecho. Bel enchainement, même si Younes n’a pas (et c’est normal) la maîtrise d’un Castella. Alternant les deux bords, Andy composa ensuite une trop longue faena qui manqua un peu de consistance, finissant par un toreo de proximité n’apportant rien à l’ensemble. Entière latérale limite bajonazo et oreille justement protestée.

6. San Sebastian – Adrien Salenc.

L’ancien élève du Juli accueillit le bicho par trois bonnes véroniques puis lâcha prise, sur le point d’être débordé. Après deux piques prises en cognant dans le matelas, l’utrero fut convié à une faena débutée par passes hautes puis poursuivie par deux bonnes séries droitières. Hélas; si le novillo mettait bien la tête dans la muleta, il manqua un peu de charge et finit par s’éteindre. Après quelques séries de correcte facture, Adrien pincha à trois reprises avant que le novillo ne se couche seul. Salut au tiers.

• Sortie a hombros des trois toreros, avec les réserves qui s’imposent.
• Prix au meilleur novillo justement attribué (à mon avis) au Blohorn.

Reseña et photos : Paco.