Dax. 15 août (tarde). La seule oreille pour Juan del Alamo.

unnamed-4Cinquième et dernière corrida de feria, arènes combles, soleil et quelques nuages, température étouffante.

Huit toros de Baltasar Iban, de 585 à 520 kilos, le cinquième et le sixième changés pour blessure à la patte. Remplacés par des sobreros du même fer. Tous deux piques, prises chaque fois avec une solide bravoure. Parfois compliqués à la muleta mais devenant vite atones.

  • Paco Ureña (bleu violacé et or), au premier, quatre pinchazos, une entière, avis, silence ; au quatrième, une entière, silence.
  • Thomas Dufau (bleu marine et or), au deuxième, un pinchazo et une entière, salut ; au cinquième, un pinchazo, une entière, avis, silence.
  • Juan del Alamo (bleu nuit et or), au troisième, une entière, oreille ; au dernier, une entière vuelta.

Les Baltasar Iban firent chaque fois forte impression à leur sortie en piste, la plupart au-dessus de 530 kilos, et toujours très agressifs face aux chevaux. Mais ils ont eu le tort de devenir assez rapidement atones. Dans les muletas ils ne furent pas souvent très collaborateurs.

unnamed-1Juan del Alamo, dernier du cartel fut nettement plus inspiré que la veille. De cette course, lot magnifiquement présenté, bien armé et de gabarit respectable, sans aller toutefois à l’excès, les aficionados retiendront l’immense tercio de pique, un combat énorme entre « Pardal », deuxième remplaçant et Francisco Maria Gonzalez, picador de Juan del Alamo. Une première pique violente où le toro bouge le cheval et un second châtiment parti de très loin bien contenu par la pique.

Juan del Alamo, par la suite ouvre une faena en découpant chaque passe mais avec beaucoup de difficultés pour convaincre son adversaire de venir à gauche. Par moment débordé, Juan del Alamo parvient chaque fois à faire face, mais en termine assez vite par une grande épée. A l’inverse du premier combat l’oreille ne tombera pas du palco. Il faut dire que pour sa première sortie il avait eu un jeu beaucoup plus varié, surtout à la cape où une larga avait précédé une belle série de véroniques. Sa faena, d’une main sur l’autre, avait été aussi très diversifiée et agréable.

unnamed-2Paco Ureña est chaque fois resté en-dessous de ses adversaires. Il parvient toutefois à arracher une faena sur la main droite qu’il enjolivera de quelques naturelles. Mais tout cela demeure assez superficiel et sa faena ne montera jamais dans les gradins qui distillent de temps à autre quelques applaudissement de politesse. Il livre ensuite un tercio de cape varié et très élégant, on se prend à rêver sur les premiers moments de sa faena. Ce sont quelques séries très précises, bien découpées, ponctuées de quelques pechos spectaculaires. Mais très rapidement le garçon retombe dans l’anodin et rien ne surnage de cet ensemble, assez insipide par sa longueur.

unnamed-3Thomas Dufau revenait pour la troisième fois dans une arène de première catégorie. Une opportunité pas tout a fait complètement saisie. Il n’y a rien à lui reprocher. Sa tauromachie est presque parfaite, un peu trop profilé, mais ce n’est pas grave. Mais par instants il manque un éclair qui enflamme ses faenas et leur donne un véritable relief. Hier il a été très appliqué mais hésitant longtemps avant de prendre la main gauche. Le sobrero qu’il affrontera ensuite commence par freiner dans la cape et hésite dans la muleta… La musique qui sonne semble transfigurer le torero qui trouve une belle volonté et beaucoup d’allant sur quelques passes. Mais Thomas ne maintiendra pas ce rythme assez longtemps. La réussite est toute proche, il suffit de forcer la chance. Un dernier effort et ça y est !

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.