Dax. 14 août (tarde). Des Pedraza éteints après la pique qui ne perdent qu’une oreille.

unnamed-2Quatrième corrida de feria, arènes combles, soleil et chaleur, deux heures quarante-cinq de spectacle.

Six toros de Pedraza de Yeltes, lourd et sérieusement charpentés, de 630 à 550 kilos sur la balance de l’éleveur. De deux à quatre piques pour le quatrième, trois châtiments pour le deuxième et le sixième. Pas toujours facile à la muleta.

  • Rafaelillo (bleu ciel et or), au premier, un quart de lame et une entière, une oreille ; au quatrième le toro tombe et est puntillé avant l’estocade, silence.
  • Joselito Adame (bleu pâle et or), au deuxième, une entière, un descabello, silence ; au cinquième, une demi-lame, deux descabellos avis, silence.
  • Juan del Alamo (blanc et argent), au troisième, une entière silence ; au dernier, un pinchazo, une entière, deux avis, silence.

On s’est presque ennuyé avec les Pedraza de Yeltes… Heureusement qu’il y a eu quelques grands moments à la pique pour pimenter cette course. La devise n’a pas été le point d’orgue de la feria comme ce fut le cas au cours des deux dernières éditions. Certes le lot était parfaitement présenté, mais il manquait de tonicité et parfois de combativité. Passé l’épreuve des piques qui fut toujours un grand moment, les combats à la muleta s’avérèrent décevants.

unnamed-4Rafaelillo s’en tira plutôt bien pour son premier combat marqué par d’excellentes naturelles toujours dessinées très bas et avec lenteur… Des figures construites dans un mouchoir de poche. Mais jamais il ne parviendra à faire humilier correctement son adversaire. Faena inachevée ensuite après un immense tercio de pique avec quatre retours sur le cheval, une chute du picador et un groupe équestre malmené. Chaque fois de longues courses pour conduire la charge. Mais en cours de faena ce moment fut fatal au toro qui s’écroulera et il faudra le puntiller en piste. A la fin du combat, le picador José Esquiviel saluera avec son maestro. On aura vécu un des moments les plus émotionnant de la course.

unnamed-1Joselito Adame fut le grand perdant de cette journée. Il était venu avec la volonté de s’imposer dans cette feria. Il croyait que la carte Pedraza était la bonne. Certe un premier toro qui renverse le cheval et prend trois châtiments. Mais il avait donné là l’essentiel de sa force et va aller à menos tout le temps que le Mexicain lui présentera la muleta. En outre l’animal ne se remarquait pas par sa franchise et joua parfois de la corne contre Adame. Avec son deuxième adversaire c’est une lutte, non pas une faena, un combat violent et parfois dangereux. En outre le toro était soso, tardo dans ses charges puis soudainement violent. On comprend qu’il n’osait pas se croiser. Sa faena demeura dans l’anodin sans jamais monter dans les gradins.

unnamed-3Juan del Alamo sera toujours volontaire, mais trahi par les Pedraza. Au début une muleta basse et il semble prendre le commandement mais jamais il ne fera plier suffisamment « Campito »… un des rares qui terminera bouche fermée et s’avèrera un spadassin redoutable. Juan del Alamo ne conservera pas longtemps le commandement et il devra tuer rapidement. Par la suite ce sera encore plus difficile. Il faudra châtier l’animal trois fois et après quelques passes volontaires et une longue série à gauche avec beaucoup de temple et de précision, « Campanero » s’éteindra rapidement sans jamais faire vibrer personne.

Une corrida de Pedraza un peu décevante par un comportement hésitant après la pique.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.