Dax. 14 août (matin). La terna a hombros avec six oreilles en poche.

unnamed-4Troisième corrida de feria, en matinée, arène combles, soleil et chaleur, deux heures vingt de spectacle.

Six toros de Domingo Hernandez, bien présentés de 525 à 470 kilos sur la balance de l’éleveur, tous deux piques, la seconde parfois réglementaire, châtiments pris avec une certaine bravoure. Généralement assez faciles à la muleta même si le dernier manifesta quelques velléités.

  • Julian Lopez Escobar « El Juli » ( bleu marine et or) , au premier, une entière, deux oreilles ; au quatrième, une entière, salut.
  • Alberto Lopez Simon (bleu outre mer etor) au deuxième, une entière deux oreilles ; au cinquième, un pinchazo, une entière, salut.
  • Andrés Roca Rey (bleu violine et or), au troisième, une entière, une oreille avec forte pétition de la seconde ; au dernier, une entière, un avis, une oreille.

Sortie en triomphe des trois toreros de la course.

Un agréable moment de tauromachie que cette matinale avec des Domingo Hernandez toujours aussi nobles et permettant aux toreros de se mettre en vedette. Ils surent offrir au public de beaux instants de joie et d’émotions aussi avec des triomphes retentissants.

unnamed-1Julian Lopez « El Juli » n’a pas laissé passer cet instant même sans pour autant forcer son talent et en jouant surtout sur sa réputation avec une tauromachie de lenteur et de douceur, sachant cacher les moments où il pouvait être en difficulté. Parfait certes mais au point de couper deux oreilles, pas évident. Mais dans le fond ce n’est pas le torero qui est à critiquer mais une présidence qui s’est laissée emporter par son enthousiasme. Toutefois le Juli a été l’auteur de quelques instants merveilleux sur la main gauche, surtout avec son premier adversaire. Par la suite il sera beaucoup moins convaincant et plus laborieux.

unnamed-2Alberto Lopez Simon, chaque fois très élégant à la cape témoigna d’une extrême lenteur dans ses naturelles très basses, caressant chaque fois le sable… Sa faena fut interrompue, à plusieurs reprises ,par les applaudissements et les olés s’élevant au-dessus des tendidos. Il baissa un peu de rythme en fin de morceau. Sa deuxième faena qui n’a pas été récompensé à sa juste valeur à cause d’une mise à mort hésitante, fut beaucoup plus profonde. D’un niveau nettement plus élevé et surtout très inventive. Hier Alberto Lopez Simon paraissait au plus haut de son art.

unnamed-3Andrés Roca Rey fut rageur, combattif et à la recherche d’une nouvelle victoire sur El Juli. Chaque fois très élégant. Une main gauche, véritable sorcière à la recherche des sortilèges. Il démontra ce qu’était toréer immobile et dans un tout petit terrain, lui aussi faisant s’élever entre chaque série des tonnerres d’applaudissements. La mise à mort fulgurante et spectaculaire aida à sa première oreille… et malgré une pétition bruyante et majoritaire le président refusa la seconde. Il fut très séduisant ensuite, jouant de la cape en saltilleras et gaoneras pour conduire le toro vers le cheval. Il s’imposa comme le maître pendant quelques minutes, mais le toro l’obligea à rompre et il dut cafouiller. Mais Roca Rey avait déjà gagné son deuxième pavillon.

Une course dont tous les aficionados et les spectateurs sont sortis enchantés.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol