Dax. 13 août (tarde). Des Jandilla décevants. Pepe Moral coupe une oreille du Vegahermosa.

unnamed-3Deuxième corrida de feria, arènes presque combles, soleil et chaleur, deux heures quinze de spectacle.

Cinq toros de Jandilla et un de Vegahermosa (5°), de 545 à 480 kilos, plutôt bien présentés et bien armés, tous deux piques prises avec une certaine bravoure, le dernier renversant le cheval. Tous se sont laissés faire à la muleta.

  • Daniel Luque (rouge et or), au premier, une demi-lame, quatre descabellos, avis, salut ; au quatrième, une entière, silence.
  • Pepe Moral (funèbre et azabache), au deuxième, une entière, un descabello, silence ; au cinquième, une entière, oreille.
  • Fortes (paille et or), au troisième, deux pinchazos, une demi-lame, un descabello, avis, silence ; au dernier, une entière, un descabello, silence.

Les toros s’ennuient aussi le samedi, aurait pu chanter le poète, et même les aficionados qui ont assisté à une pâle corrida de Jandilla. Bien loin de Dax, le piquant habituel à ce genre de devise et la mobilité oubliée au campo. Heureusement, en cinquième position, un Vegahermosa a créé un tout petit miracle.

unnamed-5Daniel Luque ouvrait cette course avec beaucoup d’illusions et quelques magnifiques véroniques, très amples et tirées avec lenteur. Magnifique aussi dans les quite qui suivirent la pique. On se prenait à rêver mais il fallut vite revenir aux dures réalités d’un toro qui baissait de rythme à chaque passe et ne permettait guère plus qu’une faena intimiste, même si elle avait le mérite d’être construite dans un tout petit terrain. Mais pas de quoi se régaler ! Il ne pourra faire mieux avec son second adversaire. Moins intéressant au capote, il sauvait une très belle et longue série sur la gauche. Mais à part cette séquence, rien ne surnagea d’un ensemble qu’il faut bien appeler faena. Très déçu Daniel Luque n’aura fait que passer dans ces arènes où il a souvent triomphé.

unnamed-1Pepe Moral s’engageait sur un chemin identique, ayant oublié, en partie, le tercio de cape. Il eut à faire à un animal faible, se roulant dans le sable à deux ou trois reprises. Par contre il eut le bonheur de croiser un Vegahermosa qui, sans être extraordinaire, fut un excellent collaborateur. Moral, qui a vite compris la chance qu’il avait avec «Ordinario», un bicho qui ne se faisait pas longtemps prier pour charger de loin ou à mi-distance. Dès lors le torero savait le conserver dans sa muleta pour de longues séries sur les deux mains, figures données et construites dans un tout petit terrain. Pepe Moral en venait même à prendre confiance. Il ne tardait pas à se faire aviser par son adversaire. Il reprenait rapidement le dessus pour de longs cercles dessinés avec une muleta très basse et très lente. On pourra longtemps disserter sur l’oreille qui a été accordée… mais elle a sûrement éclairé cette tarde trop souvent morne.

unnamed-2Fortes ne pouvait éviter le registre général de cette course soporifique. Il tenta de réveiller le public avec une porta gayola suivie de quelques jolies véroniques. Il prit le public à témoin pour une faena qu’il voulait variée et sur les deux mains. Lui aussi économisa le terrain mais l’adversaire, atone, sans charge digne de ce nom, réduisit à néant tous les espoirs du torero.

unnamed-4Il n’était pas question de se racheter avec le dernier… même s’il essaya de débuter sur la main gauche avec des passes très lentes. Mais le toro était loin de répondre et il dut abréger rapidement.

Un lot de Jandilla à oublier très vite.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.