Dax. 12 août (tarde). Joaquin Galdos triomphe devant de fades Cuvillos.

unnamed-2Première corrida de feria, arènes combles, soleil, température agréable, deux heures quinze de spectacle.

Six toros de Nuñez del Cuvillo, de 475 à 530 kilos, bien faits, bien présentés, tous deux piques, la seconde pour le règlement, la première généralement prise avec bravoure. A la muleta sans grande difficultés.

  • Curro Diaz (blanc et or), au premier, une entière foudroyante, une oreille ; au quatrième, une entière applaudissements.
  • José Maria Manzanares (bleu marine et or), au deuxième, une entière al encuentro, silence ; au cinquième, une demi-lame a recibir et une entière, applaudissements.
  • Joaquim Galdos (rouge et or), au troisième, une entière, une oreille ; au dernier, une entière, une oreille et sortie en triomphe.

Avec une réputation qui n’est plus à faire, les Nuñez del Cuvillo qui sont sortis hier à Dax manquaient d’une certaine présence, de beaucoup de mobilité et d’une certaine combativité. La course s’en est ressentie et seul Joaquim Galdos, avec un peu plus de chance au tirage au sort et peut-être plus de volonté, est parvenu à triompher sans toutefois exploiter à fond son deuxième toro.

unnamed-1Curro Diaz avait ouvert cette course avec sa fausse décontraction. Le torero s’est souvent mué en magicien du beau. Un corps relâché qui semble couler comme une source de montagne avec cette muleta toujours précise. On peut parfois penser à de la broderie, à un musique d’harmonie tant cette façon de toréer est inimitable. Un véritable sorcier qui récite ses formules au rythme des toros. Il ne trouvera pas un second adversaire qui lui permette une deuxième symphonie. Mais la première nous a régalés.

unnamed-4José Maria Manzanares est le grand perdant de la journée. Il n’a pas pu aller au-delà d’une première faena laborieuse avec un toro qui refusait souvent la charge. Il essaya pourtant tous les terrains, sollicita l’animal sur les deux mains. Mais rien à faire. Et devant ce toro si peu coopératif, il tenta de se sauver par une mise à mort a recibir, évidemment impossible. Elle se termina par un encuentro. Lorsqu’il revint, il témoigna d’une belle élégance à la cape et commencça une faena qui ne monta jamais sur les gradins. Un peu de danger toutefois avec un animal qui se retournait vite… Mais pas de quoi faire frissonner.

unnamed-3Joaquim Galdos est donc le triomphateur qui quitta l’arène a hombros. Le petit dernier chez les grands n’a pas laissé passer sa chance de s’imposer une première fois à Dax. Dès la cape, il a montré par deux fois sa volonté de dominer, même si ce fut compliqué lors de la deuxième sortie face à un « Arrojado » qui semblait vouloir laisser ses deux oreilles. Chaque fois il construisit des faenas avec beaucoup de style et toujours ornée de pechos, de trincheras, de passes basses genou à terre. Ce dernier toro, il se permit de le citer de loin, l’entraînant chaque fois dans une longues série, l’obligeant à suivre une muleta très basse et très lente. Ses séries sur la main gauche étaient interminables et d’une lenteur magique. Il fut chaque fois très inventif. Joaquim Galdos a annoncé clairement que désormais il faudra compter avec lui. Mais pour cela il devra sûrement adopter une tauromachie plus réfléchie, mieux construite et l’adapter aux problèmes qu’il croisera. Mais la bonne graine est là.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.