Béziers. 12 août. Tiède ouverture.

_DSC0533Les gradins s’étaient remplis aux trois-quarts pour cette corrida mixte d’ouverture de la Feria.

Hélas, si sur ce papier les figuras étaient au rendez-vous, côté bétail la sauce fut des plus fades, et malgré la volonté du cavalier et des piétons, on resta dans les tons neutres malgré les oreilles accordées. Les Fermin Bohorquez opposés à Pablo Hermoso de Mendoza finirent a menos tout comme les Garcigrande qu’affrontèrent Sébastien Castella et Alberto Lopez Simon.

_DSC0544Tout commença par un discours sur les dangers qui menacent la Fiesta et un appel à la résistance, appel qui fut suivi après le paseo d’une minute de silence en hommage à Victor Barrio, à Fermin Bohorquez père et aux victimes des attentats. Ci-dessous le lien vers le discours.

https://www.facebook.com/clubtaurinlyonnais/videos/1505187879493696/

_DSC0555Pablo Hermoso de Mendoza est passé par Béziers mais sa prestation ne laissera pas un souvenir impérissable. Le navarrais n’a pas forcé son talent, peut-être parce que privé de matière première. Son premier adversaire, bien templé d’entrée par Zelador, accusa très vite le premier rejon de castigo et fut sans réaction devant la pirouette réalisée par le cheval de salida. Sur Berlin, le centaure cloua les banderilles al quiebro et régala le public par les traditionnelles poursuite en appuyers, toujours très spectaculaires, avec un changement de piste opportun mais unique car le bicho ne se prêtait pas à un trasteo brillant. Après la pose de trois courtes, Mendoza pincha par deux fois avant de laisser une lame trasera et latérale. Palmas.

_DSC0723Le navarrais capta très vite le quatrième dans la queue du cheval de salida avant de clouer un unique rejon de castigo. Sur Disparate, il cita de face puis cloua en appuyers avant d’user de la croupe de sa monture comme d’une muleta. Donatelli pirouetta devant les cornes pour d’autres poses de banderilles avant que Pirata n’intervienne pour trois courtes et une paire à deux mains. Mendoza pincha à nouveau avant de tuer d’un bajonazo. Oreille (généreuse) du public.

_DSC0620Sébastien Castella jouait à domicile (même si on sait qu’il est plus souvent en Andalousie ou en Colombie). On a senti un torero au sommet de son art, même si sa prestation fut un peu ternie par le manque de présence de ses opposants. Le garçon est sûr de lui, mêlant harmonieusement technique et élégance. Le premier Garcigrande, abanto de salida, jeta ses pattes dans le capote lors des bonnes véroniques de réception rématées par demie. Suivirent une pique et un picotazo entrecoupés d’un quite du biterrois par trois chicuelinas et deux revoleras. Débutée comme souvent par une passe cambiada, la faena ambidextre fut harmonieuse mais il y manqua ce qu’aurait dû y apporter la présence d’un vrai toro. Hélas Sébastien dut tout faire, terminant par une tauromachie en redondo avant que le Garcigrande, a menos, ne se dégonfle et lorgne vers les tablas. Oreille pour la volonté et le bon goût après une trois-quart trasera.

_DSC0789Les véroniques de réception du quinto furent très douces et très templées, la demie suave. Après un même traitement au cheval, Sébastien commença sa faena assis sur l’estribo, puis de rodillas avant d’ajouter sa note personnelle, la passe cambiada, au début de la série de derechazos suivante. Après une autre tanda droitière, le biterrois changea de main pour des naturelles aidées au début, puis sans l’épée. Alternant ensuite droite et gauche, le garçon termina par une séquence encimista, extirpant les dernières gouttes de jus d’un Garcigrande qui en recelait bien peu. Pinchazo hondo puis demi-lame tendida et descabello pour clore le débat. Deux avis et salut au tiers.

_DSC0700Alberto Lopez Simon est venu à Béziers sur une lancée triomphale, mais en terre biterroise, les vendanges n’ont pas encore commencé et il est reparti les mains vides. Il faut bien reconnaître que la caste de ses opposants ne permettait pas de remplir une comporte. Le troisième fut reçu par bonne véroniques et demie mains basses, la revolera finale résultant accrochée. Après deux piques correctes, le garçon débuta, main sur les planches, par des passes hautes, puis il alterna les deux bords en courant souvent bien la main, une main qu’il baissa joliment à droite avant que son adversaire ne baisse de ton. Comme souvent, Alberto abusa des circulaires inversées, sûrement convaincu que la même faena s’applique à tous les toros. Entière caida (limite bajonazo) après pinchazo. Salut.

_DSC0849Après une Marseillaise reprise en choeur par le public, Lopez Simon débuta la lidia du dernier toro de la tarde par des capotazos insignifiants avant de mener le Garcigrande vers le lancier. Le bicho poussa sous le premier fer avant de revenir vers le uhlan pour une seconde ration de moindre importance. La faena tourna court très vite à cause d’un bicho qui cessa de charger le leurre après une paire de séries droitières. Le torero arracha au forceps quelques muletazos avant de renoncer et d’abattre le toro d’une demi-lame tendida et d’un pinchazo hondo. Silence.

Reseña et photos : Paco.