Riscle. 6 août (tarde). Oreille pour Manolo Vanegas et Tibo Garcia.

unnamed-2Arènes avec une belle entrée, soleil et chaleur, deux heures quarante cinq de spectacle. Excellente musique des Armagnacs.

Cinq toros de Nazario Ibañez Azorin et un Turquay remplaçant le cinquième qui se brisa une corne peu après son entrée en piste. Tous bien présentés, deux piques premier et troisième, une pique pour les autres. Le premier et le cinquième désarçonnent le cavalier.

  • Manolo Vanegas (vert foncé et or), au premier, un pinchazo, une entière, silence ; au quatrième une entière, avis, une oreille.
  • Leo Valadez (vert clair et or) au deuxième trois-quarts de lame, quatre descabellos, avis, silence ; au cinquième, deux agressions à l’épée, silence.
  • Tibo Garcia (blanc et or), au troisième, un pinchazo, une entière, huit descabellos, avis, silence ; au dernier, un pinchazo, une entière, un descabello, avis, une oreille. Son peon, El Santo a salué pour les dernières poses de banderilles.

Ce fut la journée des occasions manquées, car il en fallait peu pour que les choses aillent pour le mieux. Mais le soir, le manque de race des Nazario Ibañez Azorin n’a cessé de poser des problèmes aux trois novilleros qui avaient pourtant envie de bien faire. Un manque de race et de piquant d’autant plus regrettable que ces novillos avaient fière allure, jouant parfaitement dans leur catégorie avec le tamaño qui sied à ce spectacle. Les origines Carlos Nuñez paraissaient bien loin. « Il manque les épices » m’a soufflé mon voisin de burladero !!!

unnamed-3Manolo Vanegas, après les Raso de Portillo de samedi dernier à Hagetmau, soufflait un peu. Mais le manque d’agressivité de « Perdigueñoso » fut fatal a son toreo très appliqué sur les deux mains. Ce fut un manque de réussite avec un adversaire qui jamais ne répéta naturellement la deuxième passe. Il força le sort à sa deuxième sortie avec deux largas à genoux et quelques véroniques. Vanegas voulait triompher. Suivirent des muletazos de châtiment, puis quelques séquences à gauche particulièrement séduisantes. Mais le garçon, sur la fin, à trop prendre confiance se fera jeter au sol à trois reprises après avoir volé deux séries parfaites. Le public avait compris tout l’intérêt et la valeur de ce combat… Et même si l’oreille n’était pas dans les canons souhaités, il l’exigea. Ce fut une sorte de justice.

unnamed-1Leo Valadez est un peu le perdant de cette journée. Pas parce qu’il n’a pas coupé d’oreille mais parce qu’il est tombé sur les adversaires les plus difficiles. Il voulait pourtant bien faire, banderillant ses deux novillos avec un certain style et poder. Dans la faena qui suivit, le premier ne tarda pas à décliner, ne cessant de baisser de rythme, l’obligeant à terminer par des passes et des séquences laborieuses. Pourtant à l’ouverture on s’était pris à rêver. Cinquième novillo, « Carbonito » qui se casse une corne quelques seconde après son entrée. Il sera puntillé en piste et suivra un joli novillo de Turquay. Mais là aussi après un beau tercio de cape avec d’excellentes véroniques d’accueil, à la faena le novillo changea d’âme. Il devint un animal tardo qu’il fallait convaincre avant chaque charge. Malgré quelques risques pris par Leo Valadez, rien ne changea.

unnamedTibo Garcia, doit aimer le Gers. Il est rare quand il y vient qu’il n’y coupe pas une oreille. Ce fut le cas samedi. Chaque fois il abordera ses adversaires avec intelligence et une certaine saveur sur ses passes de droite saupoudrées de quelques changements de mains. Un novillo plutôt collaborateur mais sans le moindre piquant. Pour sa dernière sortie il va inventer quelques passes à un toro qui n’en a pas et parviendra à dessiner de parfaites naturelles. Il y a par moments beaucoup de suavité dans cette faena. Malgré ses trois tentatives à l’épée pour en terminer, le public a exigé une oreille de la présidence.

Dommage que les épices n’avaient pas suivi les novillos depuis Murcia.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol