El Cid revenait à Santander par le jeu des substitutions. Venu en remplacement de Manuel Escribano, il frappe un grand coup en indultant « Madroñito« , le premier toro de la tarde porteur du fer d’Adolfo Martin.
En nette perte de vitesse depuis quelques saisons, le torero de Salteras a su mettre à profit l’occasion qui lui était donnée par un excellent adversaire qui se grandit par sa bravoure dans le ruedo. Un quitte ou double pour Manuel Jesus qui ne pouvait qu’essayer de se mettre au niveau de son opposant. Il sut ainsi le capter par de suaves véroniques, puis après deux piques, le conduisit très bien à droite et encore mieux sur la corne gauche lors d’une faena qui sut toucher le public. Séduits par un combat où chacun des deux protagonistes proposa le meilleur, les tendidos réclamèrent et obtinrent la grâce de « Madroñito », El Cid se voyant récompensé quant à lui par les deux oreilles symboliques de l’animal.
Face au quatrième qui lui offrit bien peu d’options de triomphe, Manuel Jesus signa une belle réception par delantales, puis soumit son adversaire avec autorité par de bonnes séries droitières gommant un peu les défauts de l’Adolfo. Ovation après une demi-lame complétée par un descabello.
Le second, qui humiliait peu, fut donc toréé à mi-hauteur par Miguel Angel Perera qui signa une faena sérieuse et importante vu les difficultés du toro. Ovation après une estocade caida portée en toute loyauté.
C’est sous la pluie que l’extremeño se mesura à un cinquième bicho de qualité mais de peu de forces. Bonne faena du torero face à un animal exigeant dont le garçon sut tirer le meilleur, un trasteo incompris par le public qui manifesta peu après une demi-lame décisive. Ovation.
Alejandro Talavante sut comprendre son premier adversaire et lui donna d’emblée la bonne distance et le bon rythme. Faena intelligente du garçon, rématée par un grand coup d’épée mais dont l’impact fut gommé par l’intrusion dans le ruedo de deux antis qui détournèrent l’attention du public et lui firent oublier un peu le travail du torero. Ovation.
Un second « Madroñito » sortit des chiqueros pour conclure la tarde. Il n’eut pas hélas les mêmes qualités que son homonyme et s’éteint assez rapisdement. Peu d’options pour Talavante qui tenta d’en tirer le maximum sur chaque piton, sans grand succès. Estocade en deux temps, quelques descabellos. Palmas.
Pour l’histoire, « Madroñito », premier toro grâcié dans le coso de Cuatro Caminos, portait le numéro 2, avait une robe cardeña et pesait 511 kg.
Pour l’anecdote, trois « Madroñito » avaient été envoyés à Santander par Adolfo Martin : le premier (gracié) qui portait le numéro 2, le sixième de la tarde qui portait le numéro 65, et le sobrero qui portait le numéro 13.
(Photos : Arjona – aplausos.es)