Mont de Marsan. 20 juillet. Nouveau triomphe pour Roca Rey.

Capture d’écran 2016-07-21 à 07.47.11Première corrida de feria, arènes combles, température chaude sous les nuages, deux heures quinze de spectacle.

Six toros d’Alcurrucen, sans excès de poids, surtout le dernier, correctement armés, tous deux piques sauf le troisième, un châtiment. Un lot un peu décevant, par moment terne et sans véritable envie de combat.

  • El Juli (bleu marine et argent) au premier, une entière basse, silence ; au quatrième, deux entières dont une traversière, un pinchazo, un descabello, silence.
  • Alberto Lopez Simon (bleu et or), au deuxième, un pinchazo et une entière, salut ; au cinquième, cinq pinchazos, un mete y saca, un descabello, avis et silence.
  • Andrés Roca Rey (violet et or), au troisième, une entière, deux oreilles ; au dernier, une entière, silence.

Capture d’écran 2016-07-21 à 07.47.31Si Roca Rey quitte les Landes avec un large sourire…, El Juli, qui a si souvent triomphé dans ces arènes du Plumaçon à Mont-de-Marsan est le grand perdant d’une journée où il n’aura jamais trouvé l’adversaire idéal parmi les toros d’Alcurrucen. Il fallait plus que se battre, il fallait aussi être imaginatif pour faire croire à un toro qui n’existait pas véritablement. El Juli, pourtant un maître incontesté, a été contraint de renoncer, comme balayé par la tornade Roca Rey qui semble le déconcerter depuis la dernière feria de Pampelune. On retiendra de son premier toro des passes de châtiment dans un style à l’ancienne mais qui n’ont pas aidé une faena compliquée avec un toro qui ne répétait qu’avec lenteur. Par la suite il y aura deux ou trois belles véroniques et une grande série de chicuelinas. Mais de sa faena brindée à Marie Sara, il n’y que peu à retenir.

Capture d’écran 2016-07-21 à 07.47.52Alberto Lopez Simon, par contre, aura su être très séducteur. Toujours très classique, avec beaucoup de temple et d’harmonie, il conduira avec une muleta basse une faena parfaite sur les deux mains. On pensait qu’il avait découvert le secret des Alcurrucen avec « Corneta ». Sa première partie de combat, menée au centre de la piste fut un modèle… Mais lui et le toro baissèrent de rythme et à faire trop durer on retomba vite dans le manque d’intérêt. Ajoutons à cela une mise à mort catastrophique et l’on comprendra l’échec du Madrilène.

Capture d’écran 2016-07-21 à 07.48.10Andrés Roca Rey, le jeune Péruvien poursuit sur la route du succès avec une nouvelle sortie en triomphe. Il poursuit la série victorieuse de la semaine dernière à Pampelune. Très fin et précis dès ses première véroniques, Roca Rey sut faire oublier la légère boiterie de « Pianista ». Il monta d’un cran avec un quite par chicuelinas entre les deux châtiments. On aurait pu espérer mieux de sa faena qui fut par moment hachée et sans véritable alegria. Mais toujours le garçon s’engageait à fond, montait sur le toro, l’obligeait et le châtiait dans sa muleta, un vrai travail de lutteur qui ne lui faisait pas oublier qu’il est un artiste, enluminant quelques passes de fort belles trincheras. Un grand Roca Rey qui s’inventa un toro… Mais il culminait au moment de la mise à mort par une estocade fulgurante qui cloua instantanément le toro. Présidence et public ne surent pas résister à l’euphorie qui éclata dans les gradins… Deux oreilles, peut-être une seconde un peu généreuse, mais le garçon l’avait aussi gagnée par sa volonté. Par la suite, il n’y avait rien à faire, avec un toro aussi petit qu’il pouvait être manso. Il n’y eut rien d’intéressant et il abrégea très vite.

Une première course qui laissa l’aficionado un peu sur sa faim… Car il manquait quelques qualités aux toros d’Alcurrucen.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.

Reportage photos : Romain Tastet.