Céret. 17 juillet (tarde). Triomphe sans trophées pour Alberto Aguilar.

Capture d’écran 2016-07-18 à 17.44.29On retiendra de cette course la bonne prestation d’Alberto Aguilar qui se retire sans trophées après une première prestation où les tendidos se couvrirent de blanc sans que le palco daigne s’en soucier.

La première oreille est pourtant celle du public et le président se devait de la donner malgré une opinion personnelle contraire. La bronca fut à la hauteur du refus.

La ganaderia de Saltillo programmée ce jour avait donné des sueurs froides aux membres de l’ADAC après une prestation qu’on pourrait qualifier de catastrophique dans la première arène du monde. Fort heureusement à Céret les pupilles de Joaquin Moreno de Silva, bien présentés, se sont plutôt bien comportés et ont fait oublier les Saltillo madrilènes.

Capture d’écran 2016-07-18 à 17.41.23Fernando Robleño, chouchou de l’aficion cérétane, est en train d’y perdre son cartel.Sa première prestation fut des plus honorables, mais sans atteindre l’intensité de ses combats antérieurs. Il réceptionna son premier adversaire en pliant joliment le genou avant de le faire piquer par trois fois, le bicho s’employant seulement lors de la première rencontre. Le madrilène conduisit ensuite son adversaire vers le centre où il composa une faena ambidextre correcte, courant bien la main par moments et accompagnant la charge jusqu’à bout de bras. Mais il manqua ce petit quelque chose pour passer de la neutralité au brio, et on eut nettement l’impression que le garçon ne forçait pas son talent. Le bajonazo final mit fin à tout espoir de récompense car une oreillette aurait éventuellement pu primer la prestation si le coup d’épée avait été d’un bon (voire d’un très bon) niveau. Silence.

Capture d’écran 2016-07-18 à 17.46.20Si on resta sur sa faim à l’issue de la lidia du premier toro, on ne fut guère rassasié par celle qui nous fut proposée au quatrième. Quelques capotazos sans conviction pour la réception, puis après une pique sans mise en suerte et une seconde assez dure en obligeant l’animal, Robleño nous montra son manque d’envie en toréant sur le voyage puis en prenant très vite l’épée de mort. Entière après pinchazo et un silence qui en dit long sur la frustration du public. On n’est pas sûr de revoir la garçon à Céret l’an prochain. Il semble que l’histoire d’amour entre le public de Céret et le torero s’est achevée ce jour.

Capture d’écran 2016-07-18 à 17.43.29Alberto Aguilar s’est quant à lui montré à un très bon niveau alors qu’il était en perte de vitesse depuis une paire de temporadas. Il reçut ainsi le second par véroniques, delantales, demie et revolera avant de le faire piquer à trois reprises, le bicho poussant un peu lors des deux premières rencontres, la troisième plus symboliques étant administrée après une charge en partant du centre. Bonnes séries de derechazos par la suite avec un temple permanent et un engagement de tous les instants malgré un petit extraño en guise d’avertissement après la deuxième série. L’essai à gauche n’étant pas concluant, le garçon n’insista pas et resta à droite pour y finir sa faena. A nouveau de bonnes séries de derechazos profonds, paraphées par longs pechos ou agrémentées de molinetes justement placés. Bref un bon boulot clôturé par un volapié efficace porté presque en courant vers le bicho. Grosse pétition, refus du palco et deux vueltas avant une bronca que le président pourra qualifier de majoritaire cette fois.

Capture d’écran 2016-07-18 à 17.47.37C’est un Aguilar remonté comme une pendule qui accueillit le quinto par véroniques appuyées gagnant le centre. Première pique prise en poussant, puis les deux suivantes en faisant chanter les étriers. Alberto se lança ensuite dans trois séries droitières de bon niveau  avant de changer de main pour deux séries de naturelles à l’identique, avec toujours ces pechos toréés ou ces changements de main bienvenus. Hélas, alors que l’oreille tant convoitée était au bout de l’épée, le madrilène rata sa mise à mort : trois-quart caida, pinchazo, deux-tiers traserita et tendida, demi-douzaine de descabellos. Salut.

Capture d’écran 2016-07-18 à 17.45.34José Carlos Venegas m’a un peu déçou par un toreo électrique dont je n’avais pas le souvenir. Après quelques véroniques et quatre rencontres au cheval (trois piques et un picotazo), l’ensemble pris sans entrega, le garçon se lança dans une faena dont toute douceur était absente. Des coups de poignet secs, à droite comme à gauche, et malgré une visible envie de bien faire, un résultat en retrait des possibilités offertes. Cette séquence de toreo, qui ne me sembla guère peser sur le Saltillo, fut conclue par une entière tendida latérale habile. Salut.

Capture d’écran 2016-07-18 à 17.48.38Face au sixième, on revit le même scénario. Après quelques capotazos sur le voyage et quatre rencontres au cheval (une sans mise en suerte, une normale et deux plus légères), puis un bon second tiers de David Adalid appelé à saluer, le garçon prit la muleta pour une faena à l’identique de la première. DEs muletazos secs, des charges accompagnées mais pas commandées, et une évidente bonne volonté que l’on ne saurait nier. Venegas ne triche pas, se met de face souvent, mais son toreo brusque le dessert. Deux pinchazos, demi-lame delantera, entière caida. Silence.

Notes.

  • Prix du Club Taurin de Bruxelles et de l’ADAC pour Gabin Rehabi.
  • Prix Bernard Bertagne décerné par la Muleta d’Arles partagé entre Javier Sanchez et Gabin Rehabi.

Reseña et photos : Paco.