Céret. 16 juillet. Déception ganadera.

Capture d’écran 2016-07-18 à 12.09.38La corrida d’ouverture de la feria s’est avérée assez décevante du fait du peu de race des toros d’Aurelio Hernando d’origine Veragua (origine contestée par la famille Prieto de la Cal prétendant être la seule à détenir le sang bleu).

Seules les analyses génétiques effectuées il y a quelques temps pourraient apporter des précisions, mais personne à ce jour n’a eu accès aux résultats. Donc Veragua ou pas, la question reste posée. Les toros présentés à Céret par l’ADAC étaient en tout cas dans le type de l’encaste.

De remarquable présentation, ils n’eurent ensuite que le plumage, comme dit la fable, car côté ramage à peu près tous affichèrent un manque de race flagrant, le premier se sauvant un peu de ce fracaso ganadero. Pourtant en d’autres lieux, à Madrid notamment, ils furent nettement plus convainquants, ce qui explique leur venue à Céret. Sortirent donc des chiqueros successivement un negro et six jaboneros du fer titulaire (le sobrero en 5° bis) et un second sobrero de Miguel Zaballos (en 6° bis).

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.45.19Côté piétons, on regrettera que le public n’ait pas valorisé davantage la prestation de Curro Diaz. Il réceptionna le negro premier par quelques correctes véroniques et revolera puis le présenta au lancier pour un picotazo et trois piques dont il sortit seul à chaque fois après avoir oublié de s’employer. Capture d’écran 2016-07-18 à 12.11.57Doublant élégamment genou plié, Diaz baissa la main d’entrée de jeu pour trois séries droitières de belle facture, terminées par des pechos templés, aguantant un vilain derrote à l’avant-dernière. Le passage à gauche se fit face à un toro commençant à se réserver et à cogner dans l’étoffe. Le torero de Linares n’insista pas et revint à droite pour une dernière série paraphée par une belle trincherilla avant une entrée a matar en se jetant vers le morillo, le toro l’accrochant au niveau de la poitrine, fort heureusement sans d’autres dommages que vestimentaires.

Capture d’écran 2016-07-18 à 12.13.13De longues secondes d’angoisse avec un garçon suspendu à la corne, une cogida faisant remonter en mémoire celle du Yiyo à Colmenar Viejo. Diaz reprit l’épée pour une lame quasi-entière delantera et un poil latérale qui foudroya le bicho. Grosse pétition que le palco refusa (à tort à mon avis) de valider, écoutant une belle bronca à l’issue de la vuelta du torero.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.47.29

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.38.16Le quatrième se laissa faire sur trois ou quatre véroniques et revolera puis vira sur la défensive face au uhlan qui lui administra trois rations de fer. Doublant avec douceur et temple son adversaire vers le centre, Curro Diaz l’y fixa pour des séries droitières lentes et templées, paraphées de beaux pechos et élégantes trincheras et trincherillas.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.39.32A gauche, rien à signaler car le comportement du jabonero ne s’y prêtait pas. Entière caidita après pinchazo. Salut au tiers.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.48.49Le second s’intéressa peu au capote d‘Ivan Fandiño qui réussit cependant à lui imposer quelques correctes véroniques et demie. Ce jabonero s’alluma ensuite sous le fer à la première rencontre,partit au galop du centre pour une deuxième pique avant de s’élancer une troisième fois de loin, au galop également, pour un troisième puyazo dont il sortit seul. Salut d’Ivan Garcia à l’issue du second tiers.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.32.26C’en était fini du bicho qui se montra ensuite bronco et violent dans la muleta du torero de Orduña, défensif à droite comme à gauche, sans envie de suivre l’étoffe. Fandiño parvint à lui arracher, à droite notamment, quelques muletazos de bonne facture avant de s’en défaire d’une quasi-entière trasera et un peu atravesada complétée d’un descabello. Palmas.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.33.49

Le cinquième fut changé, renseignement pris, à cause d’une légère boiterie détectée par le vétérinaire présent au palco et susceptible de s’aggraver en cours de lidia. Personnellement je ne l’ai pas vue. Le peu de temps passé en piste montra que le bicho n’avait d’attirance particulière ni pour le capote, ni pour le picador entré en piste mais qui n’intervint pas.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.41.05Le quinto bis fut un jabonero du même fer qui prit quelques capotazos sur le voyage avant deux rencontres avec la cavalerie pour deux piques sans mise en suerte dont il sortit seul à chaque fois. Muleta en mains, Ivan Fandiño dessina quelques séries ambidextres de correcte facture qui touchèrent peu les tendidos. Une série de derechazos au ralenti émergea de l’ ensemble. Trois manoletinas à toro arrêté, entière en place. Salut.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.34.57

Le troisième fut reçu par quelques bonnes véroniques et demie de Perez Mota qui laissa ensuite échapper l’animal vers le picador pour une courte pique suivie de trois autres puyazos plus appuyés, longs à intervenir car l’animal tardait à s’élancer et restait peu dans le peto.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.36.52Lidia compliquée au second tiers avant une faena où le toro finit a menos, ralentissant progressivement ses charges  lors des trois premières séries droitières pour finir au pas lors du passage à gauche, s’arrêtant complètement après deux séries de naturelles. Entière traserita très à plat, quelques essais infructueux de descabello avant de reprendre l’épée pour un metisaca et une entière contraire complétée cette fois d’un descabello. Silence.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.42.46Le sixième sortit avec une boiterie avérée cette fois. Après une vuelta de campana qui n’arrangea pas les choses, il fut remplacé par un Zaballos playero très vif qui se jeta dans le capote pour quelques véroniques et demie avant de prendre une première ration de fer latérale suivie, après maintes sollicitations, d’une seconde ration au cours de laquelle le bicho essaya de faire sauter la pique.  Pegajoso dans la muleta, il compliqua un peu la tâche de Perez Mota en début de faena, se serrant sur lui à droite comme à gauche avant de lui venir dessus. Un retiendra une série droitière de bonne facture en début de faena, puis de valeureuses naturelles avant une tentative de retour à droite où le Zaballos se montra tobillero (chercha les chevilles du torero). Quelques naturelles correctes précédèrent une entière en place portée au second assaut. L’oreille accordée fut justement protestée.

Capture d’écran 2016-07-18 à 13.43.48

Note.

  • Une minute de silence fut observée à l’issue du paseillo en hommage aux victimes de l’attentat de Nice, de Victor Barrio et d’un membre de l’ADAC disparu au printemps.
  • Les prix au meilleur tercio de vara furent logiquement déclarés desiertos.

Les « boeufs beaux » (on me pardonnera le jeu de mots) d’Aurelio Hernando ont déçu. Otra vez sera !

Reseña et photos : Paco.