Paris. Dernière soirée du Ruedo Newton.

Capture d’écran 2016-06-26 à 12.18.26Dernière de la saison 6 : grande soirée du Ruedo au JGO Drouot !

Le 29 juin à 20h00, trois tercios :

  • 1er tercio : Zocato recevra Adrien Salenc (en remplacement de Raphael Cañada, initialement annoncé).
  • 2ème tercio : en musique avec Francis Marmande à la contrebasse et Paco El Lobo à la guitare pour un récital presque inédit de renommée internationale !
  • 3ème tercio : à table avec les spécialités du JGO.

Vincent (Zocato) nous présente son invité : Adrien.

Beaux sont les hasards du Toreo. Rafael Cañada, retenu au dernier moment, ne pourra être des nôtres, mercredi prochain au J’Go. Il viendra à l’automne venu.
On a parlé, il nous fallait un torero, si possible français, jeune, en pleine ascension. Et pourquoi pas un novillero qui va passer l’été à défendre notre tauromachie si malmenée. De suite, sans l’ombre d’un doute, Adrien Salenc s’est imposé comme il l’a fait à Captieux (33), le 5 juin dernier et le 17 à Istres (13) en sortant en triomphe pour ses débuts en novillada piquée.
Les merveilleuses coïncidences du Toreo font que la carrière d’Adrien Salenc est gérée par Olivier Barratchart, Rafael Cañada et Angel Gomez Escorial, l’un des professeurs de la Fondation « El Juli ». Angel, vous le connaissez, il s’occupe aussi du péruvien Joaquin Galdos que vous aviez découvert au Ruedo Newton, le 16 mars.
J’ai juste à dire le bonheur que je partage déjà avec vous de recevoir Adrien.
Mercredi, on va tous craquer et nous sauront vraiment pourquoi…

Laissons Francis Marmande nous présenter ce Duo Inédit.

JE NE SUIS PAS MUSICIEN

Je ne suis pas musicien.

Je suis un type qui joue de la musique. Et qui n’a jamais cessé d’en jouer. Jamais, depuis l’apprentissage du piano classique par la face Nord, avec une dame qui rêvait de faire de moi Liszt ou quelqu’un du style. Moi, j’admirais son art d’être dame (Bayonne, 1950-58). J’ai donc perdu du temps. Mais cela me portera plus tard vers la contrebasse (en termes lacaniens : la voix de papa dans le corps de maman).

Seul point où ma philosophie matérialiste est en échec, je ne suis pas musicien. Je me fais une idée trop haute de la musique. Mais il se trouve que j’ai joué, ou que je joue – en jazz comme en free ou en musique improvisée, jouer c’est être choisi, être supporté, et éventuellement, être rappelé – avec Sunny Murray, Michel Portal, Bernard Lubat, Jacques Thollot, Jac Berrocal, Louis Sclavis, Joëlle Léandre, Archie Shepp… Joué et enregistré. Souvent en public.

En 1998, le prestigieux festival Banlieues Bleues me propose une Carte blanche. Au lieu de plonger dans le piège qui m’était tendu (constituer l’orchestre de mes rêves pour montrer aux puristes de quoi le critique que je suis depuis 1971 – Jazzman, Libération, Le Monde, etc. – était cap’, j’ai choisi la face Nord-Nord-ouest : rassembler « mon » orchestre (Voisins et amis), avec une idée bariolée de la musique : c’est là qu’apparut, aux côtés de Lubat, Minvielle, Perrone et Guérineau, etc., Paco El Lobo, archange du flamenco.

Nous ne nous sommes plus quittés. Récidivant plus tard avec un autre groupe où intervient l’immense Pascual Gallo (mais aussi l’exquis Lionel Suarez) : Los Cinco de la tarde (nous étions cinq). Pardon pour les adjectifs (j’ai fait des études), je les dois à la vérité.

Règle d’or, en jazz comme en java, ne jamais rien démontrer aux puristes. Et, quand vous a frappé le malheur d’être l’un des critiques écoutés ou critiqués – ce sont des rrratés sympathiques ! chante Charlebois) –, ne pas la ramener. De toute façon, quand on aime jouer, on n’a pas le choix.

Paco a sa carrière, ponctuée d’enregistrements qui ont fait date. Il a aussi sa personnalité exceptionnelle, celle qui passe dans sa voix et ses cordes. Ce que je joue à la contrebasse, avec lui ? On n’en sait rien avant. Parce que nous nous aimons, nous jouons ensemble. Juste pour voir parfois ce que nous venons de jouer.

Le récital du 29 juin (grâces soient ici rendues à Philippe Soudée et à mon apoderado, Vincent Bourg dit Zocato !) durera 45 minutes.

On boira avant, on boira après… Et aussi pendant, mais alors, sans faire tintinnabuler les glaçons ni claquer la langue. Merci.

Comme Charles Aznavour et Miles Davis (je peux m’honorer de l’amitié des deux, ce qui n’a jamais impressionné ma mère : ce qui lui plaît, c’est que je sois professeur des universités, point final), comme Aznavour et Miles, donc, Paco et moi ne donnons jamais de rappel. Sauf

Sauf si vous insistez, évidemment, auquel cas nous sommes fichus de donner deux ou trois rappels de 45 minutes. Mêmes consignes, évidemment.

Une soirée pas comme les autres pour finir la saison. Venez nombreux. Merci de vous inscrire (contribution 15 euros pour les adhérents / 20 euros pour les non adhérents) et de préciser si vous dînez ( dîner jGO à 40 euros )

ruedonewton@gmail.com