Corrida « vicoise » hier avec des toros de Baltasar Iban souvent fort charpentés qui ont animé le premier tiers, prenant pas loin d’une vingtaine de piques et demeurant solides après le châtiment puis s’avérant compliqué au dernier tiers où ils s’arrêtèrent et se défendirent souvent (peut-être trop piqués).
Chose inquiétante, trois d’entre eux perdirent un sabot, le dernier de la tarde finissant handicapé.
Curro Diaz, venu en substitution de Rafaelillo, reçut son premier par trois véroniques correctes et demie, puis le confia à son picador pour deux rations de fer traseras. Le torero de Linares signa ensuite une faena exclusivement droitière de correcte facture, la corne gauche du bicho s’avérant infréquentable. Le meilleur de sa prestation restera l’estocade entière en place qui coucha le Baltasar à l’issue du premier assaut. Salut au tiers.
RAS au capote face au quatrième qui le désarma d’entrée, prenant ensuite trois piques en venant fort dans le peto. Ce toro compliqué demandait à être châtié, ce que le linarense fit par le bas après la première tanda droitière. Un peu assagi, le bicho se remit sur les rails mais sa charge décomposée faillit faire renoncer le torero qui se ravisa suite aux protestations du public. Il changea alors de main pour quelques séries gauchères qui haussèrent un peu le niveau de sa prestation avant d’enfoncer dans tout le haut une lame entière décisive et rapide d’effet. Oreille.
Morenito de Aranda dut allonger un peu la charge de son premier opposant qui freinait dans la capote, le conduisant vers le centre par d’amples capotazos. Après deux piques sur l’épaule et une troisième en partant du centre du ruedo, fer plus correctement placé cette fois, le torero se lança dans des séries droitières de correcte facture avant que le bicho ne commence à s’aviser et à jouer des cornes. La corne gauche n’étant pas très abordable, c’est à droite que le garçon termina sa faena avant d’échouer avec la rapière faute d’engagement (trois pinchazos, tiers de lame et descabello après avis). Silence.
Très esthétique furent les trois véroniques et les deux demies dessinées pour recevoir le quinto, un bicho qui s’échappa ensuite vers le cheval pour y recevoir une pique dure et pompée, puis un picotazo à nouveau sans mise en suerte. Arrêté cette fois à bonne distance, il s’élança pour une troisième ration de fer et une quatrième al regaton. La faena qui suivit fut tout aussi esthétique que la réception, Morenito baissant joliment la main, à droite surtout, le passage à gauche bien que de correcte facture s’avérant moins profond, l’ensemble agrémenté de trincherillas opportunes. Le garçon avait l’oreille en main mais le cœur lui fit défaut à la mort. Empruntant les boulevards extérieurs, il logea une lame caida. Le public lui fit accorder une oreille dont la justification reste à prouver. Arrastre applaudi.
Juan del Alamo n’a pas bénéficié du meilleur sorteo. Inédit au capote face au troisième, il mena le Baltasar au cheval pour une spectaculaire première rencontre où le bicho se jeta vers le picador qui se vengea ensuite en deux rencontres dures et pompées. Brindée à Yann Bridonneau, portier du toril (et collaborateur du site), la faena débuta sur la corne droite per deux séries de derechazos avant que l’animal ne s’arrête, obligeant le piéton à arracher des muletazos au compte-gouttes. Rien à gauche et final par deux demi-rations de fer portées avec prudence. Silence.
Bien cette fois au capote par véroniques et demie, Juan del Alamo organisa fort bien le tiers de pique en trois rencontres de plus en plus lointaines avant que le toro ne se mette à boiter, le sabot gauche en train de se détacher. Finalement c’est le sabot droit qui se détacha en premier et le torero, après avoir tenté de toréer malgré la désapprobation du public, n’eut d’autre solution que d’abréger. Trois-quart tendida pour mettre fin à la tarde. Silence.
Reseña et photos : Paco.