Nîmes. 14 mai (tarde). Garcigrande ou le bal des carpettes.

corsamamnimes (1)Alternative de luxe pour le jeune de Toledo, Alvaro LORENZO ; enfin sur le papier. Dans un amphithéâtre plein, sous le beau temps et le vent, l’opposition des toros de Garcigrande et Domingo Hernandez a cruellement fait défaut et relativise les résultats. De présentations médiocres et de grande faiblesse, les cornus ont passé la plupart du temps à terre.

corsamamnimes (20)Alvaro LORENZO embarque son Domingo Hernandez de 529 kg à la corne droite douteuse par véroniques vers le centre. Il est un peu accroché. 2 piques, la 1e forte et la 2e plus légère. Quelques chicuelinas et 3 revoleras avant le cérémonial de circonstance et un brindis à sa famille. Il débute par statuaires mais le bicho s’affale rapidement. A gauche, décentré, il n’arrive pas à donner un peu de distance, le vent n’arrangeant rien à l’affaire. Sa muleta est régulièrement accrochée, laissant une impression de manque de maîtrise. Il en termine par une entière sans grand engagement après un pinchazo. Salut.
L’ultime de la tarde est un coureur d’une faiblesse déplorable. 2 piqûres de moustique pour la forme. Il entame sa faena à droite, mais le cornu multiplie les vueltas de campana et les génuflexions. Difficile de tirer quelque chose sans matériel. Alvaro LORENZO tente bien un peu à gauche avant d’en finir sur le 1er avis par des luquecinas. Une entière efficace et une oreille gentille demandée par le public.

corsamamnimes (24)EL JULI hérite d’un Garcigrande déjà fatigué, qui pas fixé et mal mis en suerte va prendre 2 piquettes ridicules et de plus mal administrées. Il commence alors à la muleta par doblones. A droite et à gauche, il réussit à tirer quelques passes. Musique. A défaut d’adversaire, il torée le public et en conclut par son habituelle épée de voyou concluante. 1 oreille.
Son second de 531 kg tire déjà la langue avant la pique. Du coup, 2 vaccins suffisent. Quite par chicuelinas de Sébastien CASTELLA. Le bicho file en querencia, le tercio de banderilles n’en sera que plus brouillon. EL JULI attaque muleta en main droite après un brindis au public. La grande faiblesse du cornu devient évidente. Il tente de l’économiser et de le faire venir de loin, mais le Madrilène réduit vite les distances et sous la musique dessine une faena portant sur un certain public. Julipié à nouveau d’effet immédiat pour en conclure et 2 oreilles. Arrastre incompréhensiblement applaudie.

corsamamnimes (31)Sébastien CASTELLA conduit son 1er toro, quelconque de présentation, par véroniques, chicuelinas et revolera au centre. 2 rencontres avec le cheval. Joli quite. Le Biterrois lance sa faena par statuaires et tente de laisser respirer son faible cornu en lui ménageant des temps de repos et en le faisant partir de loin. Musique. Entre les diverses chutes de l’animal, il réussit en douceur un trasteo varié de trincheras et dosantinas. Il conclut par une 3/4 de lame concluante. 1 avis et 1 oreille.

Avec son second, l’affaire prend le mauvais chemin. Sort du toril une barrique de 534 kg affichés (comparés à son prédécesseur les 3 kg semblent bien énormes !!) qui prend 2 piques. Quite d’Alvaro LORENZO et brindis au public avant qu’au centre de la piste sur une cambiada, le cornu fasse une vuelta de campana et se casse le boulet avant-gauche. Le public non averti du règlement lance une bronca. CASTELLA tarde à le tuer et la Présidence, justement, ne sort pas le mouchoir vert. Finalement, après une demie et un descabello, l’empresa annonce au micro offrir le sobrero. De même tonneau et tout aussi faible, il prend 2 rations de fer. Quite à nouveau d’Alvaro LORENZO et à nouveau brindis au public. Entame par 2 cambiadas au centre. Musique. Il réalise encore une faena intelligente et élégante, mais identique à sa première. Il en termine par des bernardinas et une entière droite et tombée. 2 avis et 3 descabellos le privent de trophée. Salut.

Devant une absence totale d’adversaire, EL JULI ouvre la porte des Consuls, Alvaro LORENZO s’est montré bien vert et Sébastien CASTELLA, avec tout de même un répertoire court, a dessiné 2 faenas élégantes.
En sélectionnant la noblesse à tout crin, on ne réussit qu’à faire des toros carpettes, la preuve aujourd’hui.

Reseña : Christophe Dumond.

Photos : Jean-Pierre Souchon.