Froid glacial… Andy Cartagena réchauffe l’atmosphère grâce au rythme qu’il a su donner à son encerrona, sans temps morts, sans ennui, fidèle à son style enlevé, profitant de ses qualités de communiquant. Très concentré sur le travail du toro, il transmit son enthousiasme aux quelques courageux spectateurs qui avaient bravé le froid.
Deux camions pour transporter pas moins de 20 chevaux à son service pour couper 6 oreilles à un lot de toros de Passanha bien présentés, nobles,vifs qui donneront la réplique au cavalier de Benidorm. Seuls les deux derniers, à peine un peu distraits au début, se laisseront très vite convaincre de s’intéresser au cheval.
Les deux premiers ne recevront qu’un seul castigo à l’inverse des quatre suivants à qui Andy jugera opportun d’en poser deux.
Dès le premier combat, l’envie de triompher s’est matérialisée et n’a fait que croître tout au long de la course.
Le cavalier reste toujours très épris de ses desplantes habituels et autres numéros spectaculaires mais il s’est attaché à les distribuer, çà et là, de manière assez bien orchestrée. Il a varié ses faenas au mieux de son répertoire, intéressant sans cesse son partenaire.
Pour ses 20 ans d’alternative il s’est appliqué à montrer son bagage technique.
Le neveu du grand Ginés se montra élégant avec les deux sobresalientes en les accueillant au 5° Passanha , leur faisant partager la totalité de la faena de banderilles. Ce fut l’occasion pour Laury Tisser de poser trois bons bâtons cités de face avec le Palha. Pas moins de 8 chevaux étaient attachés au camion des Hasta Luego ( sa belle-famille) prêts à intervenir au cas où …
Jose Antonio Navarro posa également deux banderilles correctes mais avec un peu moins de brio que son jeune collègue français.
Au paseo déjà, tous les chevaux du maestro de Benidorm furent présentés en main. Ce fut l’occcasion de voir toute la variété des robes des protagonistes équins : bai, gris clair, gris pommelé, bai brun, rouan, alezan brûlé, crème, appaloosa.,…
Il nous montra avec Cuco, un bai qui se double tant à droite qu’à gauche, de bons recortes dès la salida des 1er et 4ème bichos. Avec Mediterranéo, un autre bai tous crins, il châtia le 2ème et 5ème. Champagne, un joli crème dut en découdre avec le 3ème et le 6ème.
Sol y Sombra, Iluso, Luminoso, Humano, Pantera…furent les principaux acteurs des faenas de banderilles qu’il posa à une et à deux mains, quelquefois de face ou de trois-quart. Il posera également les courtes à droite et al violin, terminant avec les roses et la suerte du telefono…..
Le troisième tercio étant assuré par Pintas et Inocente.
N’oublions pas de souligner Pantera, un beau bai qui mord le toro à la manière de Morante, le gris de Ventura..
Les quatrième et sixième toros lusitaniens d’origine Murube laissèrent leurs deux oreilles grâce à de bons rejonazos à effet rapide.
La deuxième oreille du troisième fut fortement pétitionée mais la présidence resta de marbre.
Le second Passanha offrit également son appendice auriculaire . Un total de 6 oreilles et une sortie à hombros du maestro et vuelta en compagnie du ganadero.
Reseña : Freddy Porte. Photos : Martine Clément.