C’était le temps … par Jacques Lanfranchi.

Rodilhan (2)Je vous soumets un article de l’ami Jacques Lanfranchi qui nous livre quelques réflexions sur le jugement de Rodilhan 1.

Qu’il me soit permis de commenter aussi et ici les décisions du tribunal qui, comme je l’ai précédemment écrit, m’ont paru injustes dans le fait qu’on a condamné des victimes qui se sont rebellées, plus lourdement que les personnes qui les ont assaillies.

Un peu la condamnation de l’auto-défense en somme, « courbe l’échine, subis, mais surtout ne te rebelle pas », car sinon raison sera donnée aux agresseurs. Le monde à l’envers !! Jusqu’à quand ?

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L’immense Jacques Brel interprète (1) en 1962, cette ode au temps passé, nos amis hispaniques auraient été plus laconiques : « Tiempo pasado fue mejor ».

C’était le temps où la Belgique exportait une kyrielle de talents :

Hergé : le père de Tintin et Milou, Eddy Merck : le cannibale du Tour de France, Raymond Goetals : la tête de Basile Boli, en finale ! Annie Cordy : la bonne du curé et consorts.

Plus près de nous, l’incontournable JC Van Damme, Cécile de France, Pascal Duquenne (grand prix d’interprétation à Cannes en 1996), Stromae…

Aujourd’hui, nos amis du « Plat Pays » font malheureusement pour eux , la Une avec les activistes de tout crin, toute barbe, de tout poil, animalistes et autres antis tout inclus.

À ce propos, quelques réflexions sur le procès intitulé de « Rodilhan 1 ».

De prime abord, l’action dans les arènes de Rodilhan et les suites judiciaires ont valeur pour les activistes anti-corrida d’acte fondateur, et peut-être de jurisprudence qui suivra obligatoirement !

Malgré l’optimisme affiché (Coordination des clubs taurins nîmois), l’autosatisfaction (médias, Observatoire des cultures taurines à travers son avocat) voire, les élucubrations des intellos du Bar Pmu du coin : l’addition judiciaire et financière est lourde, quelque fois supérieure au réquisitoire du Procureur de la République. !

Éternelle controverse : le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ?

Une semaine après le verdict du 14 avril 2016, la SPA (L214) fait une campagne d’affichage dans les grandes villes françaises dont Montpellier, Marseille, Toulouse…, en interpelant le Président de la République : (« Je vous fais une lettre » en référence à Boris Vian). Image d’un lapin blanc pour arrêter l’expérimentation scientifique, d’un agneau pour les abattoirs, et d’un toro, évidemment.

Une forme de triomphalisme évident, pas un hasard.

L’aficionado qui paye sa place, n’est-il pas la clef de voûte de la Fiesta Brava ?

Pour une fois, une aide financière aux 17 prévenus du procès de Rodilhan aurait pu être un juste retour, l’addition étant très lourde…

Les pistes auraient été multiples, pourquoi pas un festival en fin de temporada, un prélèvement sur le prélèvement fait par l’ONCT (Observatoire National des Cultures Taurines) sur les billets, l’ouverture d’un compte pour des dons solidaires, une participation des grandes entités aficionados tels que la FSTF (Fédération des Sociétés Taurines de France) l’UCTPR (Union des Clubs Taurins Paul Ricard)… à tout élan collectif de solidarité.

Mais la Loi nous l’interdit .

Selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (modifiée par ordonnance du 19 septembre 2000), chapitre IV, paragraphe 5, article 40 : Il est interdit d’ouvrir ou d’annoncer publiquement des souscriptions ayant pour objet d’indemniser des amendes, frais et dommages-intérêts prononcés par des condamnations en matière criminelle et correctionnelle, sous peine d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende, ou de l’une de ces deux peines .

Les idées sont les bienvenues. A vous ! A nous !

Jacques Brel, comme Paul Gauguin se retire aux Îles Marquises.

Dans la chanson éponyme, il déclare : « Veux-tu que je te dise, Gémir n’est pas de mise »

Nos amis espagnols, plus pragmatique diraient : « Vamos Palante »


Jacques Brel * Bruxelles * par musiclover4