Aire sur l'Adour. 1er mai. Une novillada compliquée et dangereuse pour des combattants un peu verts.

Soleil et fraicheur soutenue, un peu plus de demi-arène, deux heures et demi de spectacle.

Trois novillos de Valdellan et trois novillos de Saltillo, ces derniers très typés, les premiers parfaitement conformes à l’élevage. Les Valdellan de deux à trois piques pour le second. Les Saltillo, de deux à quatre piques pour le cinquième et trois pour le troisième. Les deux devises de bon comportement à la muleta.

Manolo Vanegas (vert et or), au premier, une entière, avis, silence ; au quatrième, deux pinchazos, avis, une entière, salut.
Alejandro Conquero (blanc et or), au deuxième, blessé, le toro tué par Vanegas, une demi-lame, silence ; au cinquième, blessé une nouvelle fois. Novillo tué par Tibo Garcia, trois pinchazos, un quart de lame, une entière atravesada, un avis, silence.
Tibo Garcia (rouge et or), au troisième, un pinchazo, une entière, un descabello, quelques applaudissements ; au dernier, une entière, quatre descabellos, avis, applaudissements de fin de course.

Gabin Rehabi et Ney Sembrano, les deux picadors, ont partagé le prix qu’avaient mis en compétition les organisateurs de la novillada d’Aire-sur-l’Adour. Par contre ils se sont refusés à décerner le trophée du meilleur élevage entre Valdellan et Saltillo. Effectivement il n’y a rien eu de très remarquable pour départager les novillos de ces deux ganaderias. Toutefois on ne saurait oublier « Cigarron« , aux couleurs de Saltillo revenant quatre fois sous la piquue et avec beaucoup de classe.

En fait, cette novillada du 1er mai, avec trois représentants de Saltillo et trois autres de Valdellan fut une course difficile, compliquée, dure, où les novilleros apparurent parfois un peu verts pour un tel bétail.

Manolo Vanegas s’est montré comme le garçon le plus complet. A chacune de ses sorties on a su apprécier son style, toujours en accord avec le novillo. Il a su peser sur son premier, même si en fin de faenas il fut déborsé et obligé de céder du terrain. Par contre on l’appréciait lors de sa seconde sortie, d’abord à la cape où il distribua d’ample véroniques, chaque fois données en gagnant du terrain sur son adversaire. A la muleta il nous régala de quelques changements de mains parfaits. On a vu un garçon sûr de lui, sachant donner la bonne réplique au bon moment. Son erreur, surtout avec son second adversaire, est d’avoir trop fait durer les choses. En quelques minutes il avait tout prouvé… Pourquoi continuer ?

Alejandro Conquero manquait cruellement de métier pour s’imposer devant de tels adversaires… Son second, le terrible « Cigarron », bouche fermée après quatre piques, de charge courte, se retournant sur place, empêchant le torero de se replacer, allait vite en terminer. Il lui infligea une nouvelle cogida, un retour à l’infirmerie qu’il n’aurait pas dû quitter après le premier avertissement avec le deuxième novillo de la course. Alejandro Conquero a présumé de ses forces…

Tibo Garcia, pour sa deuxième sortie en novillada formelle, a été très présent. S’il nous a déçus à la cape face à son premier adversaire, s’il a eu du mal à démarrer devant un Saltillo hyper compliqué, si par moments il reculait, finalement il parvint à découvrir un semblant de sitio où il prit confiance au point de se laisser surprendre par son adversaire. Une cogida impressionnante, rapidement oubliée. Avec le dernier Valdellan, loin d’être un exemple de combattant, il voulait convaincre. Mais entre la taquilla et l’auberge, il aurait dû en finir rapidement avec un animal qui s’affaiblissait étrangement.