Tentadero chez Virgen Maria avec Andrés Roca Rey.

Capture d’écran 2016-04-19 à 19.15.26La vie de l’aficionado réserve parfois d’agréables surprises qui illuminent la grisaille  du quotidien.

Capture d’écran 2016-04-19 à 19.14.02Celle que nous avons vécue en cette matinée dominicale du 3 avril, grâce à l’invitation de Jean-Marie Raymond, ganadero français installé à Constantina depuis 2004 à la finca « Pedrechada y Garlochi », d’une superficie de huit cent hectares, entourée des terres de Dolorés Aguirre, Espartaco et Ordoñez, à six cent mètres d’altitude, nous a permis de vivre et de partager en toute intimité des moments d’intense émotion tant au niveau de l’accueil réservé par le ganadero que par la lidia d’une justesse extrême d’un toro initialement réservé pour Morelloso (Ciudad Real) et qui malheureusement s’était abimé la pointe d’un piton.

virgen-maria
Virgen Maria

Le commencement de l’histoire taurine de Jean-Marie Raymond s’est effectué de façon très originale, un peu comme un conte de fée, lorsque la sœur du futur ganadero lui offrit pour son anniversaire une vingtaine de vaches et «Luisito», un semental de Jandilla, le nom de l’élevage fut facile à trouver «Virgen Maria» car tous les membres de la famille sont nés au mois de Mai.

Maurice Berho et Jean-Marie Raymond
Maurice Berho et Jean-Marie Raymond

Il convient de noter également deux personnes dont le rôle est déterminant au quotidien : Maurice Berho, qui a signalé la vente de la finca, et qui est l’homme de confiance, et le le mayoral Andrés Tirado, transfuge de Victoriano des Rio (avec l’accord de ce dernier) qui a souhaité rejoindre l’Andalousie pour raisons familiales.

Santa Ana
Santa Ana

L’élevage  comprend deux fers : Santa Ana, créé en 2000 (origine Marqués de Domecq) et Virgen Maria né en 2004 avec du bétail de provenance Jandilla, Vegahermosa, Toros de Esteban Isidro et Fernay. En outre des produits de «Desgarbado», semental de Victoriano del Rio, gracié à Dax par Miguel Angel Perera le 7 Septembre 2008, participent à l’apport d’un sang neuf.

Capture d’écran 2016-04-19 à 19.14.23 Capture d’écran 2016-04-19 à 19.14.48Le jeune péruvien Andrés Roca Rey, issu d’une famille tauromachique, comme chacun sait, s’est montré à son avantage, en faisant étalage d’une facilité déconcertante alliée d’élégance dans le geste, bien aidé en cela par la bonne classe du bicho qui ne rechignera à embestir à aucun moment.

Capture d’écran 2016-04-19 à 19.15.41 Capture d’écran 2016-04-19 à 19.16.15Malgré une petite pluie incessante, le garçon n’a semblé nullement gêné par cet élément et a démontré son plaisir manifeste de toréer par des séries de bonne facture des deux côtés, agrémentées d’adornos, imposant son toréo de façon ferme et déterminée, à un toro de bonne hechura qui a bien répété, sans donner de signes de faiblesse, et dont il a su tirer la quintessence. Le jeune maestro est par ailleurs d’un abord très facile et d’une disponibilité totale envers les très rares privilégiés qui ont pu le côtoyer avant et après le tentadero.

Capture d’écran 2016-04-19 à 19.15.58Au final le toro ne sera pas mis à mort et les quatre vaches prévues ne sortiront pas, l’entourage du maestro jugeant que le travail effectué était largement suffisant. Selon l’apoderado José Antonio Campuzano, dans une plaza, le toro aurait perdu une, voire deux oreilles. Le ganadero au vu de ce tentadero peut légitimement fonder quelques espoirs sur le prochain encierro de Morello.

Une matinée émotionnante, pleine d’aficion, chaleureuse très éloignée des paillettes habituelles et autres mondanités. Bref enfin de l’authentique !

Reportage : Jean Delbosc