Aignan (Gers). Nuages, soleil, fraicheur, belle entrée de 600 aficionados pour une NSP avec, dans l’ordre de sortie en piste, deux Camino de Santiago et deux Astarac, élevages de Jean-Louis Darré.
Un Camino exceptionnel de noblesse, un second plus difficile, mais parfait. Le premier Astarac un peu trop distraido et le second excellent dans sa diversité.
- Adrien Salenc (rouge et or), au premier, une entière, une oreille ; au troisième, un pinchazo, une entière, avis, une oreille.
- Baptiste Cissé (vert et or), au deuxième, une entière, une oreille ; au dernier, un quart de lame, une entière, un descabello, une oreille.
Sortie en triomphe des deux novilleros.
En foulant pour la première fois le sable des arènes d’Aignan, Adrien Salenc savait pouvoir compter sur une forte chorale venue du sud-est. Mais le garçon n’a pas joué cette carte. Il a opté pour une tauromachie vérité. Avec beaucoup de certitude sur son métier, il a livré une tauromachie parfaite. Certes beaucoup d’exercices d’école comme ces figures de cape directement issues de la fondation El Juli. Par contre il domine parfaitement le maniement de la muleta… Même si en fin de faena il s’est trouvé un peu débordé, avant de retrouver son rythme dans une grande série de naturelles. Avec l’Astarac qui, de loin, n’était pas le plus facile avec trop de fuites vers les planches, après quelques adornos il se retrouve pour imposer sa loi àl’animal avec beaucoup de réussite sur la main gauche. Adrien Salenc n’a plus rien à prouver avant de passer à l’échelon supérieur, en juin, à Captieux (33).
Baptiste Cissé progresserait-il à chacune de ses sorties ? Très probablement et dans l’arène d’Aignan, il s’est trouvé très à l’aise. On a pu apprécier sa façon de s’adapter à un novillo qui avait moins de classe que le premier Camino, mais qui demeurait d’une grande noblesse. Baptiste lui a tiré toutes les passes qu’il avait avant de le tuer dans une estocade de grande conviction.
Face à l’Astarac qui terminait la course, Cissé fut, là aussi, très déterminé. Avec une certaine dose de courage il s’imposa sur l’agressivité de l’animal, toujours avec beaucoup de clairvoyance, un toro compliqué mais qui ne cherchait qu’un torero de courage et de valeur.
C’est fort justement, avec deux styles différents qu’Adrien Salenc et Baptiste Cissé ont quitté en triomphe les arènes d’Aignan. Les deux compères se retrouvent le lundi de Pâques à Mugron.
Reportage : Jean-Michel Dussol.
Reportage photo : Romain Tastet.