Olivenza. 6 mars (tarde). Lopez Simon se sauve du naufrage… et sort en triomphe.

OLIV PM TRIOMPHEArènes bien occupées, deux à trois cents places de libres. Soleil, un peu de chaleur pour les trois premiers toros.

Six toros de Zalduendo, bien présentés, de 510 à 486 kilos, souvent de peu de jeu. On est passé près d’un désastre ganadero. Le lot a été sauvé par la volonté d’Alberto Lopez Simon. Tous une pique, sauf le cinquième qui aura un second châtiment en agressant le cheval de réserve. Compliqués à la muleta et de charge très courte, se défendant sur place. Tous les toros sifflés à l’arrastre.

  • Enrique Ponce (bleu marine et or), au premier, un quart de lame et un descabello, silence ; au quatrième, une entière, avis et trois descabellos, salut et ovation au grand maestro Ponce.
  • José Maria Manzanares (rouge et or), au deuxième, une entière, silence ; au cinquième, une entière salut et ovation au torero.
  • Alberto Lopez Simon (bleu pâle et or), au troisième, une entière, une oreille ; au dernier, une entière a recibir, une oreille. Sortie en triomphe.

Un désastre, un « petardo » ganadero, c’est ce que l’on a frôlé avec la dernière corrida de la feria d’Olivenza. Les Zalduendo avaient beaucoup trop de défauts et de lacunes pour qu’ils puissent intéresser les maestros Ponce et Manzanares qui se sont présentés sans vouloir vraiment triompher…

OLIV PM LOPEZ SIMONPar contre le goût de la réussite n’a pas abandonné Alberto Lopez Simon. Aussi est-ce en combattant avec la volonté de vaincre qu’il prendra tous les risques pour dominer. Chaque passe est un combat gagné, souvent sous les applaudissements du public. C’est aussi une histoire où il faut parfois se jouer la vie. Alberto n’hésite jamais à monter sur les cornes… Sans atteindre les sommets de la tauromachie, la victoire est au bout. Son oreille ne rime pas avec brillant mais avec travail et abnégation.

Quand il revient, il enflamme l’arène avec son toreo de cape, mêlant classicisme et audace. Le problème est encore plus compliqué à résoudre. Le matador doir voler, arracher, imaginer, presque chaque passe ou figure qui marquent sa rencontre. La dernière série est un modèle de volonté, cette volonté qui fera triompher le plus jeune de ce cartel.

OLIV PM PONCEEnrique Ponce avec quelques années de moins aurait dominé cette difficulté. Mais se battre contre un mauvais toro pour lui arracher quelques passes, c’est une affaire de jeunes. Toutefois il sauvera quelques séries à droite, d’immenses muletazos que le plus souvent il invente mais lui permettent de partir la tête haute. A la fin le public saluera le grand maestro qu’il sera toujours.

OLIV PM MANZANARESManzanares ne sera pas aidé par le sort. A la cape il restera chaque fois très moyen… et il fera illusion en quelques passes pour cacher l’extrême faiblesse de son premier toro. Faut-il lui reprocher, lors de sa deuxième sortie, d’être resté assez superficiel. Non car l’animal ne permettait que trop peu. Il lui fallut arracher chaque passe pour donner l’illusion de faire une faena. Mais Manzanares demeurera dans ce registre sans vouloir tenter l’impossible, ce qu’il aurait fait, il y a quelques années.

En ce début de temporada, Zalduendo aura joué un bien mauvais tour à de grands toreros Seul Alberto Lopez Simon se sera tiré de ce naufrage.

Reportage : Jean-Michel Dussol