Quatre cinquième d’arène, ciel limpide et bleu, soleil mais fraîcheur sévère au début de la course.
Six toros de Nuñez del Cuvillon admirablement présentés, de 495 à 534 kilos, tous une pique prise avec bravoure, nobles et collaborateurs à la muleta. Vuelta aux troisième et quatrième.
- Joselito Adame (blanc et argent), au premier, une entière, une oreille ; au quatrième, légère pétition d’indulto, une entière a recibir, deux oreilles et vuelta au toro. Miguel Martin applaudi aux banderilles.
- José Garrido (vieux rose et or), au deuxième, une enbtière, deux oreilles ; au cinquième, trois-quarts de lame, avis, une oreille.
- Andrés Roca Rey (blanc et or), au troisième, une entière al encuentro après pétition d’indulto, deux oreilles et la queue,vuelta au toro ; au dernier, un pinchazo et une entière, salut.
Sortie en triomphe des trois toreros.
Les Nuñez del Cuvillo ont frappé un nouveau grand coup, dimanche matin à Olivenza. Un lot parfait qui a permis au trois toreros d’exprimer leur art.
Joselito Adame n’avait pourtant pas commencé sous les meilleurs auspices. Certes élégant à la cape mais peu à l’aise devant un toro compliqué dans sa façon de charger. Il lui faudra un long moment avant de trouver le sitio idéal et d’ouvrir le flacon du bonheur avec la main gauche. L’oreille qu’il obtiendra est tout de même un peu généreuse… Mais il va lui donner une autre dimension avec son deuxième adversaire. Adame donnera le meilleur de son répertoire notamment une série de quites par chicuelinas. Mais lorsqu’il prend la muleta, en quelques séries de derechazos, il met le feu aux arènes. Il demeure dans le même registre sur l’autre main. Adame est sur un nuage, il torée en totale harmonie avec son adversaire. Ses passes sont templées, harmonieuses et lentes. On approche la perfection. Merci pour un si beau rêve et un voyage aussi éblouissant terminé sur un merveilleux recibir.
José Garrido, que l’on aurait pu croire un peu tendu à côté d’un tel maestro, a décidé de ne pas se laisser faire, il va attaquer dans un registre de tauromachie de pueblo. C’est dommage, car il est capable de mieux. Mais le style va porter sur le public qui communie aussitôt avec lui. Il est bien sur les deux mains, enchaîne les desplantes, les passes à genoux, de cape comme de muleta. Certes il ne torée pas au niveau de Adame. Mais, sur ses deux toros c’est un excellent maestro qui coupe trois oreilles sur le sable d’Olivenza.
Andrés Roca Rey aurait pu être la grande révélation de la matinée… Mais l’on connaissait tellement ses qualités de novillero que l’on a retrouvé, dimanche, un immense torero. Du classicisme à la cape à une tauromachie faite de lenteur et d’harmonie lorsqu’il prend la muleta, on a l’impression que Roca Rey ressent jusqu’au plus profond de son corps, les passes qu’il met en œuvre. Il fait rêver son public. Trop confiant, trop artiste, il se fait prendre mais fait aussitôt oublier ce mauvais moment…Dès aujourd’hui, Roca Rey est au niveau des meilleurs. Son deuxième adversaire, faible, blessé à une patte ne permet rien… Il s’arrête constamment dans la passe, se défend sur place. Un animal avec lequel il n’y a rien à gagner et dont Roca Rey termine rapidement.
Reportage : Jean-Michel Dussol