Les toros de Monte La Ermita, porteurs du fer de Carmen Segovia, bien présentés, ont donné du jeu avec deux exemplaires importants, les troisième et quatrième. Le premier, avec des qualités, dura peu, les deuxième, cinquième et sixième se montrèrent maniables sans atteindre l’excellence.
Luis Antonio Gaspar “Paulita” s’est montré à son avantage et s’est rappelé au bon souvenir des empresas. Face au premier, il fut très bien au capote et se montra volontaire à la muleta, signant de bonnes tandas ambidextres et concluant d’une bonne lame (salut). Mais c’est face au quatrième qu’il parvint à convaincre, se mettant à la hauteur d’un adversaire de bon niveau lors d’une faena de menos a mas où il sut allonger les charges du bicho, baissant joliment la main et terminant par une grande estocade faisant apparaître deux mouchoirs au palco.
Victor Barrio tomba sur un premier La Ermita mobile mais qui ne s’employait pas vraiment, d’où un trasteo d’inégale intensité mais marqué du sceau de la maîtrise et de la sérénité. L’acier ne fut hélas pas au rendez-vous et sa prestation n’appela qu’un salut. Le maniable cinquième lui permit de couper une oreille, mais le manque d’entrega de l’animal limita les possibilités. Le garçon termina par des bernadinas serrées avant une lame concluante au second assaut.
Martin Escudero coupa lui aussi une oreille au bon troisième après une faena templée et technique où la personnalité du garçon filtra au travers d’un toreo épuré et valeureux. Un torero en devenir pour peu qu’on lui laisse les possibilités de s’exprimer. Le dernier bicho de la tarde, de belle façade, s’employa sans humilier, d’où une faena valeureuse mais forcément à mi-hauteur. Plusieurs pinchazos pour la conclusion. Silence.
(Photo : Fran Jimenez)