Lleno total pour cette corrida événement des 50 ans des Victorino Martin. On était venu de loin pour certains. Et même papa Victorino malgré son âge et sa santé en était.
Loren avait très joliment décoré cette arène d’images, du fer des toros de Victorino, sur fond gris assorti à leur pelage.
Les toros de Victorino, justement, ont cette fois été à la hauteur de leur réputation : des toros sortant avec du gaz, partant de loin au cheval (13 piques) et poussant, renversant l’équipage (4°), défonçant le burladero (3°). Ensuite ils ne se montrèrent pas commodes pour la faena, allant volontiers dans le leurre pour se retourner vite, donnant des coups de tête assassins (2°),gardant la bouche fermée jusqu’à la mort. Des toros avec lesquels il fallait lidier avec grosse volonté pour en faire des partenaires.
Dans ce mano a mano tricolore, opposant Juan Bautista à Thomas Dufau, Thomas ne put combattre qu’ un seul adversaire, celui qui prit 3 piques, dont 2 en partant du centre : un toro dangereux, ne passant pas sans donner de grands coups de tête. Thomas se fit prendre par un de ces coups, grimaçant, la main ensanglantée. Malgré la douleur, il revint pour estoquer son toro rapidement et partir à l’infirmerie, tendon de la main gauche sectionné. Le président Garzelli accordera généreusement l’oreille réclamée par une partie du public pour honorer le courage de Thomas Dufau.
Juan Bautista décida donc de combattre tous les toros restants. A son premier sortant rapidement des séries finales, il sut s’imposer à droite, mais ne fit rien sur la gauche. 3/4 de lame dans un encuentro involontaire et oreille.
Le troisième toro était certainement le plus retors du lot. Jean-Baptiste essaya mais ne put rien faire. Silence
Au quatrième, le torero tomba encore sur un toro sans complaisance. Juan Bautista se bat à gauche, et doit reculer sur chaque droitiere. Deux épées très de côté. Silence
Pour le cinquième, Juan Bautista débute par deux séries sur la gauche, puis une sur la droite avant de tirer, malgré le danger, de belles naturelles. 1/3 de lame, 2 descabellos, salut.
Faena volontaire au sixième, faena sans fioritures, ce n’est pas le genre d’adversaire à faire des circulaires. Donc bonnes séries dominatrices sur les deux bords, souvent profilées néanmoins. Pour conclure un beau recibir d’effet rapide qui fit tomber les deux oreilles simultanément du palco.
Juan Bautista sortit par la Grande Porte, à pied, et non a hombros, respectant ainsi son collègue blessé.
Merci à jeanmi (http://www.corridapassion.fr) pour sa reseña.
Reportage photo : Romain Tastet.