Pablo Hermoso de Mendoza s’est une nouvelle fois distingué dans l’amphithéâtre nîmois, un an après son mano a mano avec El Juli où il avait coupé quatre oreilles à des toros de Sanchez y Sanchez.
Cette fois, c’est avec quatre oreilles et un rabo (dont deux oreilles et un rabo symboliques) qu’il quitte la plaza par la Porte des Consuls après avoir indulté « Noblecito« , un bon toro de Fermin Bohorquez, et écrit une nouvelle page de l’histoire taurine du Colisée.
Bien capté dans la croupe de Barullo, le quatrième Bohorquez de cette matinale prit un unique rejon de castigo, puis, monté sur Disparate, Mendoza cloua deux banderilles al quiebro, se faisant poursuivre en faisant réaliser à sa monture sa spectaculaire hermosina. Dali pirouetta ensuite devant les cornes après deux quiebros millimétrés, puis Pirata entra en scène pour deux courtes, qui furent suivies de deux autres à deux mains, Mendoza s’adornant en mettant son front contre celui du toro. Une pétition d’indulto vit alors le jour au moment où le navarrais prenait le rejon de muerte. Le cavalier abandonna son arme pour la remplacer par la rose des rejoneadores qu’il posa sur l’animal. La pétition enfla jusqu’à ce que le mouchoir orange apparaisse au palco. Mendoza radieux revint alors vers son infatigable et brave adversaire et planta en simulacre de vraies roses sur le garrot de l’animal qui regagna les chiqueros sous l’ovation du public. Deux oreilles et rabo symboliques pour le jinete.
Mendoza avait auparavant capté le second dans la croupe de Napoleon pour poser dans la foulée un rejon de castigo, puis monté sur Berlin il avait réalisé des quiebros énormes, au ralenti, avant poursuites en appuyers avec changements de piste. Sur Viriato, il avait galopé autour du toro avant de poser une banderille, puis il avait conclu son combat sur Pirata en posant trois courtes, s’adornant ensuite dans la suerte du téléphone. Rejon de muerte en place après pinchazo. Deux oreilles.
Fermin Bohorquez, le ganadero du jour, était aussi le chef de lidia de cette corrida de rejon où il faisait ses adieux à l’aficion française. Dans un style différent, classique, il toréa comme cela se faisait il y a une trentaine d’années. Point trop de fioritures, des poses à l’étrier en citant de face, bref on se serait cru revenir à l’époque des Peralta, Manuel Vidrié et autres Alvarito Domecq.
Au premier toro il cloua un rejon de castigo trasero et latéral, puis cita de face pour des poses de banderilles qui, sans être spectaculaires, furent propres. Le jerezano posa ensuite les courtes, puis deuxpaires de banderilles à deux mains. Après un rejon de muerte contraire, trasero et latéral, il mit pied à terre pour descabeller par trois fois. Palmas y pitos.
Le quatrième, brindé à Simon Casas, lui permit de quitter l’aficion française avec une oreille en poche. Il pincha sur le premier rejon de castigo (le fer tomba) et dut refaire un passage pour en clouer un second de côté. Au second tiers, il posa à nouveau à l’étrier après des cites de face par levades, puis une paire à deux mains et deux courtes. Un rejon de muerte contraire rapide d’effet lui permit de ne pas repartir les mains vides.
Léa Vicens, qui avait fait le paséo en montant en amazone, était contractée en début du premier combat. Fébrile, elle cloua sur Bach un rejon de castigo dans le flanc du Bohorquez en lâchant le manche, manqua le toro à la seconde tentative pour enfin clouer le troisième en su sitio. Sut Betico, elle se reprit, posa correctement les bâtonnets et réalisa de belles poursuite en appuyers, puis sur Desafio réalisa de bons quiebros. Elle conclut sur Espontaneo, citant de face par levades pour clouer les courtes et finalisa son trasteo par un rejon de muerte en place nécessitant l’usage du descabello. Salut après deux coups de verdugo.
Brindé à Fermin Bohorquez, son second trasteo fut plus abouti. Sur Guitarra, elle eut d’abord du mal à canaliser la charge vive du sixième et galopa beaucoup avant de clouer un unique rejon de castigo. Sur Betico elle réalisa de bons quiebros et de belles poursuites templées en appuyers, citant une fois au pas espagnol, puis sur Bazuka elle galopa en appuyers autour du toro puis posa al quiebro. Enfin sir Jazmin, elle cloua trois courtes tandis que le toro se blessait à la patte avant gauche, ce qui l’empêcha de charger à la mort. Entière après deux pinchazos. Oreille pour la belle amazone.
Sortie a hombros de Mendoza par la Porte des Consuls en compagnie du mayoral.
Reseña et photos : Paco.