Une tarde un peu tristounette, voire ennuyeuse à cause de toros de Puerto de San Lorenzo fades, sans transmission ni race, à l’exception du quinto qui releva un peu la sauce.
De présentation discrète au niveau des armures, les bichos de la famille Fraile ne se sont jamais employés et ont livré des combats sans grand intérêt. Seul Joselito Adame foula des terrains compromis pour pousser son premier à participer, bénéficiant ensuite des bonnes dispositions de son second, le seul toro intéressant de la tarde.
Octavio Garcia « El Payo » avait traversé l’Atlantique pour confirmer son alternative en terre gardoise. Il n’y laissera pas un souvenir impérissable. Frio de salida, le toro de la cérémonie freina dans le capote, prit deux rations de fer, la première en sortant seul très vite dès qu’il sentit la piqûre, puis prit la muleta comme un boeuf. Le mexicain en tira quelques muletazos sans relief avant d’en finir d’une entière delantera latérale au second assaut. Salut au tiers (pour payer le voyage).
Face au sixième noble mais sans aucune transmission, qui prit une pique trasera et une seconde version light, pas mieux. Quelques muletazos ambidextres sans intérêt et un quasi-bajonazo en guise de conclusion. Silence.
Daniel Luque toucha un premier toro qui prit le capote sans conviction avant de s’allumer sous le fer, prenant ensuite une seconde pique correcte. Quite d’Adame par trois chicuelinas et revolera, puis deux grandes paires de banderilles d’Abraham Neiro appelé à saluer. Le torero de Gerena prit ensuite la muleta et plia joliment le genou pour des doblones d’ouverture avant de se relever pour une première série droitière correcte. Mais c’est à gauche que le Puerto fonctionnait le mieux, et c’est sur ce piton que les séries furent les meilleures. Luque revint quand même à droite pour y tenter d’allonger la charge de l’animal avant final par luquecinas apprécié par le public. Oreille après une demi-lame en place.
Le quatrième fut à l’unisson de ses frères, soso, sans transmission et de charge courte car de peu de forces. Après deux piques légères, Luque tenta d’animer l’animal mais tout resta dans la grisaille et point n’est besoin de détailler. Après quelques manoletinas, le garçon prit la rapière et connut quelques difficultés pour estoquer son opposant en cinq rencontres pour une entière caidita. Silence.
Joselito Adame fut le grand animateur de la tarde et on ne peut que louer la volonté affichée. Il accueillit son premier adversaire par trois jolies véroniques et une revolera, le mena au cheval pour deux rencontres où le Puerto poussa un peu sans grand style avant de dessiner un beau quite par chicuelinas et demie. Brindée à Juan Bautista, la faena qui suivit fut des plus volontaires, le mexicain foulant le terrain du toro pour l’obliger à collaborer. Il en tira ainsi quelques séries ambidextres de bonne facture, terminant par ayudadas por alto un trasteo qui aurait pu être primé si la conclusion avec l’acier avait été satisfaisante. Hélas, après une tentative de recibir où le toro ne répondit pas aux sollicitations, il s’élança pour un volapié qui se termina en quasi-bajonazo. Deux descabellos après le deuxième avis. Salut.
Le quinto, accueilli par quelques véroniques, poussa sous la première pique qui fut doublée plus légèrement. Bien doublé en début de faena, le Puerto permit ensuite au mexicain de dessiner de bonnes séries sur les deux mains, s’enroulant notamment le toro à la ceinture par deux circulaires enchainées. Travail sérieux, engagé, sûrement le meilleur moment de la tarde. Après manoletinas et desprecio, Adame voulut renouveler l’expérience du recibir mais la lame finit dans le flanc. Arrastre applaudi et salut du torero.
Reseña et photos : Paco.