Bayonne. 5 septembre (tarde). Juan del Alamo au sommet avec deux oreilles de merveilleux toros de Pedres.

Capture d’écran 2015-09-06 à 12.25.22Première corrida de la Feria de l’Atlantique, trois quarts d’arènes, nuages et soleil en fin de course, température fraîche, deux heures quarante de spectacle.

Huit toros de Pedres, le cinquième changé successivement par deux sobreros du même fer. Une corrida remarquable de présentation, tournant autour de 600 kilos de moyenne (de 547 à 655 kilos), pour tous les exemplaires sortis en piste. Tous deux piques, le dernier, trois châtiments, toutes les rencontres marquées par une forte présence sous la pique et une énorme bravoure. Tous très toréables à la muleta.

  • Eugenio de Mora (bleu et or), au premier, trois-quarts de lame, un descabello, salut ; au quatrième, trois pinchazos, trois descabellos, silence.
  • Juan del Alamo (blanc et or), au deuxième, deux pinchazos, une entière, trois-quarts de lame, trois descabellos, salut ; au cinquième, une entière, deux oreilles et vuelta au toro.
  • Juan Leal (blanc et or), au troisième, une entière, une oreille ; au dernier, un pinchazo, une demi- lame, avis, un descabello, silence.

Les toros de Pedres sont les grands vainqueurs de cette première course de la Feria de l’Atlantique. Un lot à rêver pour longtemps, des toros énormes, dignes de Madrid et avec une mobilité séduisante. Pratiquement, tous ont été applaudis à l’entrée ou à l’arrastre. Le cinquième, pourtant un deuxiéme sobrero, a eu un comportement impressionnant. C’est la toro de la course et peut-être de la feria.

Capture d’écran 2015-09-06 à 12.24.39Face à un tel adversaire Juan del Alamo a démontré un professionnalisme parfaitement maîtrisé. Dès le début, il nous a impressionnés par une magistrale série de la droite, tout en démontrant peu après une parfaite domination de la technique sur la main gauche… Des naturelles à faire pleurer les plus endurcis. A chaque passe, au moindre mouvement, Juan del Alamo marquait des points sur le toro et imposait un peu plus sa domination. De temps à autre, il nous gratifiait de quelques pechos exceptionnels. Un grand moment de tauromachie. Le président, François Fortassin, ne s’y est pas trompé. Dès les premiers applaudissements, à la chute du toro, il se levait et sortait les deux mouchoirs… et quelques instants en suivant y ajoutait le mouchoir bleu. Bayonne a connu hier un immense moment de toro. Lors de sa première sortie, Juan del Alamo avait démontré une belle maîtrise sur la main droite. Un excellent travail, mais sans jamais aller au fond des choses.

Capture d’écran 2015-09-06 à 12.25.10Juan Leal, le petit derrnier du cartel a réussi à couper son oreille. Ce ne fut pas une très grand faena, mais un moment qui n’a jamais manqué d’intérêt. Parfait à gauche, pour les rares fois où il s’y est engagé, il a préféré la main droite pour s’exprimer et dominer son adversaire. Il fut parfait, sans génie, mais tout de même avec beaucoup de présence. Par contre il n’allait pas comprendre son dernier adversaire. On aurait pu penser qu’il allait lui donner du champ, de l’espace pour le faire charger, ce que semblait attendre l’animal. Il a préféré l’étouffer dans un tout petit terrain, faisant rapidement sombrer la faena dans des moments anodins et de peu d’intérêt, allant même jusqu’à provoquer le départ de sifflets dans le public. Dommage avec un peu plus de vista, il avait deux oreilles qui l’attendaient.

Capture d’écran 2015-09-06 à 12.24.56Eugenio de Mora, qui nous avait si souvent fait rêver avec sa cape, est resté sur ses positions. Il n’est jamais entré dans cette course, même s’il faut reconnaître que sur sa première faena il nous a livré des moments de grande lenteur qui semblaient venir du plus profond de son être. Mais il en terminera pas sa sortie avec un telle volonté. Avec son second, il signe un beau tercio de cape. Mais il aura la malchance de se retrouver avec un adversaire qui s’éteint rapidement et il sera contraint d’en terminer très vite.

Une corrida qui laisse un agréable goût grâce à la présentation et au comportement des toros de Pedres.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.