Manolo Vanegas, de par sa grande volonté et une technique qui s’affirme davantage à chaque sortie restera le grand vainqueur d’une édition 2015 en demi-teinte avec des novillos de Dolores Aguirre qui restèrent inédits (bien qu’ayant affiché un manque de caste inquiétant pour la devise) et des Miura relativement toréables, le 6° plus dans le style de la maison, qui permirent la confirmation de Manolo Vanegas.
Samedi 29 août.
Triomphe de Tomas Ubeda qui coupe trois oreilles à ses deux opposants marqués au fer de Martin Campos. Il reçut le trophée mis en jeu et une muleta offerte par l’UCTPR.
Ci-dessous les reseñas et les photos du dimanche par Alexis Delbosc.
Matin : DOLORES PLEURE SES NOVILLOS.
Un quart d’arène, temps couvert, fortes rafales de vent.
Six novillos de Dolores AGUIRRE YBARRA. De belle présentation (à l’exception du second plus léger), bien armés. Donnant peu de jeu dans l’ensemble et pour cause… Tous massacrés à la pique. Que voir de plus ? Une estocade engagée pour le premier, une correction suivie d’un renoncement total pour le second et un jour sans, pour le triomphateur de l’an dernier, bien loin de son succès de Parentis.
- Borja ALVAREZ : silence et une oreille.
- Jésus Sanchez EL ROQUE : silence aux deux.
- Guillermo VALENCIA : silence aux deux.
Des novillos largement inexploités, un beau gâchis pour l’éleveur et une grande déception pour l’aficionado.
Après-midi : UNE NOBLE MIURADA ET TRIOMPHE DE VANEGAS.
Arènes presque pleine, temps mitigé, fortes rafales de vent.
Six novillos d’Edouardo y Antonio MIURA. De présentation sérieuse, diversement armés, donnant du jeu et participant ainsi à la réussite de l’après-midi. Deux piques pour chacun avec mise en suerte parfois au centre du ruedo. Applaudissement à la sortie et à l’arrastre.
- Pablo BELANDO : silence et vuelta.
- Vicente SOLER : oreille et salut.
- Manolo VANEGAS : oreille et oreille.
Le premier n° 54 « CARTUCHERO » negro, sortit noble en chargeant de loin. Il fut reçu par deux largas aforoladas de rodillas du torero d’Alicante, suivies de deux piques. Quite de Vicente SOLER par véroniques en tablier terminées par une média. Pablo BELANDO n’exploita pas la noblesse de l’animal, ne sachant pas où se protéger du vent. Il prit l’épée trop rapidement et écouta les sifflets du public. Il le regretta. Ses compagnons de cartel étaient venus avec l’envie d’en découdre et une competencia s’installa entre eux tout au long de la tarde pour le plus grand bonheur du public. Une épée sincère, l’animal trébucha et se coucha. Son péon le fit relever dans une tentative avortée de puntilla qui obligea le torero à reprendre l’épée. Il écouta ensuite le silence après de nombreux échecs avec les aciers.
Le second n°40 « RATERO » negro giron, avec un peu moins de charge, mais c’était sans compter avec la gana du capeador Vicente SOLER. Généreux dans ses véroniques, il termina par rebolera. Deux piques, puis quite par paron. Quite de VANEGAS par pont tragique et rebolera. Trois belles paires de banderilles qui déclenchèrent à chaque pose l’ovation du public. Brindis au public. Entame par derechazos du centre du ruedo, le Miura chargeant avec alegria. Faena engagée terminée par un quart de lame d’effet foudroyant qui roula au sol le bicho. L’oreille du public tomba du palco.
Manolo VANEGAS vit surgir en piste « AMARGADO », de robe noire, portant le n° 69, qu’il reçut par véroniques jambes fléchies. La faena enthousiasma le public mais le torero fut, à mon goût, trop sur le voyage de l’animal en exploitant sa noblesse. Une entière et une oreille.
Le quatrième miura entra en piste, un sardo n°23 « LUMINARIO », qui traînait un peu la patte droite, mais cela ne l’empêcha pas de combattre. Il n’eut pas la classe du premier, ni ses armures, un gacho. Pablo BELANDO vit briller ses compagnons de cartel, son tableau des trophées resta malheureusement vierge, bien que ses véroniques soient appliquées. Deux piques pour le bicho. Mais c’était sans compter la compétencia. SOLER lui prodigua un quite par gaoneras et gagna les faveurs du public. Piqué au vif, BELANDO débuta sa faena au centre par une cambiada serrée. Il continua en quittant les zapatillas et en se mettant à genoux. Il la paracheva en plaçant une bonne épée. Son combat ayant manqué d’intensité, il eut droit à une vuelta pour seule récompense.
Le cinquième n°34 dénommé « MAQUINISTA », negro entrepelado, gacho, de fort trapio, surgit en piste. Vicente SOLER le reçut au beau milieu d’un nuage de poussière digne des meilleurs film de Sergio Léone. Il lui servit de biens belles véroniques, puis après deux piques, cloua trois vibrantes paires de banderilles. Début de faena par doblones, derechazos et naturelles, qui traîna en longueur. SOLER était désireux de couper la deuxième oreille qui lui était promise pour sortir a hombros mais il buta à la suerte suprême en échouant à quatre reprises, le triomphe s’envola.
Le sixième toro, un cardeno porteur du n°4, dénommé « AMORADOR », entra en piste. Manolo VANEGAS le reçut par largas aforoladas de rodillas, puis deux parones et une rebolera. Une première pique sans poussée, la seconde, du centre, tête basse au peto. Brindis al cielo. Entame par doblones et pechos. Faena main gauche terminée par manoletinas. Une espada et le triomphe vint à lui en coupant la seconde oreille.
Manolo VANEGAS sortit a hombros. Il reçut le prix « Toro de Oro« .