Mimizan. 22 août. Au bonheur de Jean-Louis Darré. Curro Diaz, Juan Bautista, Tomás Campos : un triomphe en six oreilles.

MIMI TRIOMPHE
Sortie a hombros des trois toreros accompagnés par Jean-Louis Darré et son fils Romain, à droite.

Un gros trois-quarts d’arènes, nuages, température agréable, deux heures quinze de spectacle.

Six toros du Camino de Santiago admirablement présentés, de cornes et de gabarit. De deux à quatres piques pour le dernier, trois châtiments pour le troisième et quatrième. Toutes les piques prises avec bravoure. Parfois difficiles mais toujours toréables à la muleta.

  • Curro Diaz (blanc et or), au premier, une entière foudroyante, une oreille ; au quatrième, un pinchazo, une entière, une oreille.
  • Juan Bautista (bleu marine et or), au deuxième, une entière à recibir, deux oreilles ; au cinquième, une demi-lame, deux descabellos, silence.
  • Tomás Campos (bleu nuit intense et or), au troisième, une entière, deux oreilles ; au dernier, deux entières, deux pinchazos, un descabello, avis, silence.

Les banderilleros Ismael Gonzalez et Rafael Viotti ont salué.

MIM TOMAS CAMPOSTomas Campos, ses deux oreilles il a voulu les garder… Il ne les aura pas jetées aux aficionados de Mimizan. Pour sa deuxième corrida formelle après son alternative, il y a quelques dix-huit mois, le garçon n’aurait jamais espéré un tel succès et pourtant avec « Cartujano », solide quatre ans du Camino de Santiago, il s’est rapidement trouvé en parfait accord. Tout d’abord sur la main droite, avec une muleta très basse, à la limite de l’équilibre. Il répète quelques fois les séries avant d’en venir sur l’autre main. Il lui faut parfois insister pour que charge le toro, mais Tomás sait faire oublier ces temps morts. Sa faena demeure intéressante du début à la fin. Par contre il sera bien moins à l’aise avec le dernier. L’animal est à peine un peu plus compliqué mais il manque de la pratique au torero, son métier n’est pas totalement maîtrisé. C’est dommage de le voir reculer après la première faena qu’il a signée.

MIM CURRO DIAZCurro Diaz, on l’attendait à Mimizan. L’artiste de Linares n’a pas déçu. Avec finesse, un immense temple et toujours beaucoup de douceur et d’harmonie, il oblige son adversaire à répéter ses charges. Curro Diaz veut gagner, il essaye un recibir avant d’opter pour un traditionnel volapié. Lorsqu’il revient, c’est un nouveau festival de douceur, de temple et d’harmonie. Inimitables trincheras qui rematent un muletazo. On est dans le domaine de l’inventif et de la création. Des histoires infinies, des histoires sans fin où l’arène applaudit de bonheur entre chaque figure. Curro Diaz fait monter la tension.

MIM BAUTISTAJuan Bautista, aura connu un grand moment de bonheur avec « Tafalleso ». Il a pu interpréter sur les deux mains une tauromachie très harmonieuse. Il a la chance que son toro revienne avec plaisir dans la muleta. L’histoire devient rapidement merveilleuse. Juan Bautista comble de plaisir tous ses amis. Un moment qui est aussi un exemple. Par contre le charme se rompt ensuite avec le cinquième, car il y en a de mauvais. Il lui est impossible de construire quelques chose de cohérent avec un toro qui refuse d’humilier. On retiendra toutefois quelques séries de naturelles terminées sur des pechos spectaculaires.

La corrida de Mimizan a mis en valeur un très bon lot de toros du Camino de Santiago. Pour l’éleveur il y a de quoi être satisfait…. Et surtout ne pensez pas trouver dans tous ceux qui ont assisté au spectacle, un médisant. Les Camino ont séduit et comblé.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.