Dernière corrida de la Feria de la Virgen del Roble avec cinq toros de Moreno de Silva et un de Moreno de la Cova qui semèrent la panique dans le ruedo et en furent lourdement et honteusement châtiés.
Il est certain que les modestes toreros qui viennent à Cenicientos et dans d’autres pueblos alentour pour trois francs six sous ne peuvent se payer des cuadrillas efficaces, d’où des lidias souvent catastrophiques comme ce jour. Les Saltillos andalous n’étaient pourtant pas intoréables pour qui disposait d’un peu d’expérience.
Serafin Marin, en nette perte de vitesse, laissa son picador assassiner le premier bicho de la tarde en deux lourds puyazos pompés. Panique au second tiers où les nombreux capotazos et les passages à faux décomposèrent l’animal qui s’avéra parado et défensif au dernier tiers. Après quelques muletazos torchonnés, le catalan expédia son adversaire d’une quasi-entière décisive. Sifflets.
Le beau quatrième (le plus armé du lot) fut reçu par véroniques prudentes et demie quelconque. Deux piques mal administrées eurent raison des forces du bicho qui dut être changé. Sortit alors un sobrero d’Adelaida Rodriguez qui sembla mettre Marin en confiance. Les véroniques d’accueil furent alors de bonne facture, l’unique puyazo moins assassin, et la faena ambidextre qui suivit des plus correctes.
Mais après les manoletinas finales la confiance relative s’envola lors de la suerte suprême où le torero s’avéra prudentissime en quatre pinchazos, bajonazo en metisaca, pinchazo, puis entière rinconera efficace. Sifflets.
José Carlos Venegas accueillit le second par bonnes véroniques et demie au centre avant de le présenter face au lancier pour un puyazo correct. Après un second tiers sans histoire, la faena du garçon fut plaisante, un peu moins convaincante sur la gauche où le Saltillo avait tendance à couper le terrain. Deux tiers tendida latérale et une oreille généreuse (et protestée) que les supporters du torero venus nombreux s’employèrent à exiger. Petite bronca au palco pour sa largesse.
Moins à l’aise face au quinto, Venegas fut inexistant au capote, et tout autant à la muleta où il recula face aux charges appuyées et incertaines d’un bicho qui fit preuve d’une certaine bravoure face au cavalier, venant de loin pour une pique sur l’épaule, une pique trasera et deux picotazos. Silence après une lame tendida.
Que venait donc faire Cristian Escribano dans cette galère ? Le garçon erra mort de trouille dans le ruedo toute la tarde, incapable de produire le moindre travail. Face au troisième il commença à reculer dès la réception au capote.
Après deux piques traseras prises en brave, venant de loin et mettant les reins dans le matelas, le bicho occupa le terrain sans que le piéton soit en mesure de lui contester sa domination. Estocade correcte et un bicho qui se releva trois fois suite aux maladresses du puntillero. Sifflets.
Panique au dernier de la tarde. Cristian Escribano recula à nouveau au capote qu’il laissa finalement sur place pour fuir vers un burladero. Désordre à la pique où le bicho fonçait sur le cheval pour le quitter dans la foulée, empêchant le lancier de le piquer. Poursuite autour du ruedo, coups de fer dans tous les terrains et une bronca énorme durant le tiers, la foule scandant « Fuera ! Fuera ! ». Panique ensuite aux banderilles plantées une à une en d’innombrables passages, le Saltillo finissant cul aux planches. Panique enfin au dernier tiers où le torero fut incapable de donner une passe. Final catastrophique avec les aciers : deux pinchazos, quasi-entière, deux descabellos, avis, deux tiers de lame, deux descabellos où le torero fut poursuivi et bousculé, avis, puis enfin le bicho se coucha, mettant fin à ses souffrances et aux nôtres. A signaler que suite aux nombreux coups de descabellos le toro finit le mufle en sang, ouvert de part en part. Lamentable ! Enorme bronca lors du retour vers les planches et lors de la sortie.
On pourrait aussi blâmer l’empresa pour ses choix. La Fiesta n’en sort pas grandie !
Quant à l’organisation, mêmes remarques que la veille, de quoi engager une réflexion : « Devons-nous revenir à Cenicientos et cautionner cela ? «
Reseña et photos : Paco.