Cenicientos. 15 août. Un défi ganadero d’intérêt relatif.

PAC_2521C’était le cartel phare de la Feria de Cenicientos.

On en retiendra bien peu de choses si ce n’est la présence d’Octavio Chacon dont les bonnes manières n’ont d’égales que les postures affectées qu’il prend en toréant, faisant languir au spectateur chaque muletazo. Le garçon fut présent à chaque moment de la tarde, suppléant Ivan Garcia, chef de lidia aux abonnés absents.

Le desafio ganadero José Escolar-Adelaida Rodriguez, aussi surprenant qu’inattendu entre deux encastes si différents, n’a pas connu de vainqueur, seul le sixième toro porteur du fer d’Adelaida se sauvant un peu de la grisaille ambiante. Les trois premiers d’Escolar furent tardos et réservés, chargeant avec parcimonie et avec de mauvaises intentions, les deux suivants d’Adelaida manifestant peu de classe au dernier tiers. Bref, un défi sans intérêt particulier avec un léger avantage aux Lisardo.

PAC_2303Ivan Garcia entama sa tarde par quelques véroniques et revolera élégantes avant de confier le premier Escolar aux bons soins de son picador pour une pique carioquée. Panique au second tiers lamentablement mené par une cuadrilla dont la frousse n’eut d’égale que l’incompétence. Festival de banderilles à une main que le public accompagna de sifflets. PAC_2347Ivan Garcia reprenant la main réussit à dessiner quelques ayudadas de la gauche et une correcte série droitière avant que l’Escolar ne s’éteigne. Mise à mort en deux temps avec un metisaca et une entière trasera et tendida. Silence.

PAC_2475Le blondinet trentenaire para correctement son Adelaida qui poussa ensuite sur la première pique, reprenant ensuite une seconde ration de fer trasera. Décomposé, peut-être trop piqué, le bicho permit peu, délivrant ses embestidas au compte-gouttes. PAC_2488Garcia fit l’effort d’arracher un à un quelques muletazos sans s’imposer avant de connaître des difficultés avec les aciers. Silence.

PAC_2403Octavio Chacon est un garçon volontaire désireux de bien faire les choses. C’est bien, mais il devra arrêter de se regarder toréer, car à trop jouer les Narcisse il perd un peu en crédibilité. Il reçut le second Escolar par bonnes véroniques avant de se faire désarmer sur la demie finale, puis laissa son lancier trouer le cuir du toro à plusieurs reprises. Tardo, réservé, l’Escolar ne se livra jamais, obligeant le garçon à se mettre dans les cornes pour arracher quelques naturelles après de bons derechazos d’ouverture. Tiers de lame, pinchazo hondo. Vuelta.

PAC_2536Nouvelle bonne réception au capote du quinto d’Adelaida avec une jolie media finale genou plié. Le bicho renversa ensuite le picador en mettant les reins lors de la première rencontre (photo du haut), la seconde passant comme une formalité. Muleta en mains, le théâtral torero dessina quelques derechazos de correcte facture puis perdit du terrain lors du passage à gauche. Bonne entière en su sitio, deux descabellos. Salut au tiers.

PAC_2403Le troisième Escolar avait une charge désordonnée. Salvador Cortes lui fit voir le capote sans le faire passer puis laissa le uhlan de service le charcuter, ce dernier pompant allègrement sous les sifflets du public. Grande paire dans le berceau d’un banderillero qui finit bousculé à deux reprises, échappant de peu à la cornada en plongeant dans le callejon, ce qui ne l’empêcha pas de poser une seconde paire avec tout autant de sincérité (salut mérité). Cortes donna ensuite quelques coups de torchon (pas une seule passe digne de ce nom) avant d’en finir d’un metisaca etd’une quasi-entière contraire sous les huées des tendidos. Grosse bronca.

PAC_2583Le dernier toro d’Adelaida sembla l’inspirer davantage car il l’accueillit correctement par trois véroniques et demie. Picador nul à cheval et méchant avec la lance en deux rencontres pompées. Salvador Cortes se rappela ensuite qu’il était torero en trois correctes séries de derechazos puis se fit engancher la muleta lors du passage sur le piton opposé. Après quelques derechazos et un desprecio, le garçon tenta de liquider son opposant en prenant les boulevards extérieurs lors des multiples entrées a matar. Au final un bajonazo et deux descabellos, le bicho qui méritait mieux finissant par se coucher. Sifflets.

Notes.

  • Présentation des toros un peu limite (à l’exception du magnifique cinquième, photo ci-dessous), très correcte mais pas exceptionnelle pour un village qui se revendique « Capitale del Valle del Terror ».

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  • Lignes effacées à mi-course et non retracées.
  • Piques montées à l’envers.
  • Cavalerie lourde et sans mobilité.
  • Absence de panneau informatif.

Bref, l’équipe mise en place par la nouvelle municipalité devra revoir sa copie pour satisfaire les aficionados présents, dont certains venus de loin.

Reseña et photos : Paco.