Première corrida de feria, jeudi 13 août, arènes combles, temps couvert, température agréable, deux heures trente de spectacle.
Six toros de Jandilla, bien présentés, de 545 à 480 kilos, tous deux piques prises avec bravoure à l’exception du quatrième et du cinquième. Tous très toréables à la muleta.
- Diego Urdiales (vert et or), au premier, trois-quarts de lame, silence ; au quatrième, une entière, une oreille.
- Joselito Adame (bleu marine funèbre et or) au deuxième, un pinchazo, une entière à recibir, une oreille ; au cinquième, une entière, avis, vuelta.
- Juan Leal (bleu roi et or), au troisième, une entière, silence ; au dernier, trois-quarts de lame, avis, silence.Les banderilleros Jarocho et Pascual Melinas ont salué au deuxième toro.
Diego Urdiales face à des toros de Jandilla on pouvait penser assister à un grand moment… Mais le tueur et maître des Victorino Martin il y a quelques années, ne fut qu’un pâle ersatz du torero qui triomphait, il y a peu, encore, à Logroño. Certes de beaux moments à la cape avec des véroniques splendides ralentissant et maîtrisant le toro… Allait-on vers un grand moment ? Diego était décidé. Mais « Manirroto » avec ses 535 kilos, s’épuisait rapidement au point de voler tout espoir de faena à Diego. S’il fut assez terne à la cape, en suivant, par contre il servait une belle leçon de temple à la muleta. Beaucoup de lenteur aussi et de l’harmonie. Il gratifiait son public d’énormes séries sur la main gauche, servies au centre de la piste, pieds rivés au sol. Diego faisait monter d’un cran cette course…
Une première corrida qui avait trouvé un sauveur en la personne de Joselito Adame. Comme s’il avait été à Aguascalientes, le petit Mexicain se livrait à fond et enflammait rapidement les arènes avec un toreo d’une lenteur irréelle construit avec une muleta qui caressait le sable. Par instant, sur des trincheras, des pechos d’enfer, Joselito Adame fut « énorme ». Il lançait le toro dans sa muleta, regardait le public et rematait. Sûrement la faena eut quelques passes de trop, le ton avait baissé. Mais l’entière a recibir qui conluait ce moment fut un autre instant de saisissement. Avec le cinquième il sera tout aussi intéressnt, passionnant même… Il décomposa, une à une, toutes les figures de la tauromachie… Et lorsque la muleta sauta dans la main gauche, il fut accompagné par les palmas du public… Le torero et les aficionados partageaient un immense moment de plaisir. La grande porte de Dax se profilait !!! Mais si l’acier fut parfaitement posé, il fut trop long à faire effet. Joselito Adame se trouvait privé de grande porte.
Que dire de Juan Leal, parfait, trop parfait peut-être, une tauromachie d’école mais qui ne passe pas la barrera. Il aura pourtant tout essayé, porta gayola avec le dernier, une larga afarolada à genoux. Mais Juan ne parvient pas à convaincre les Dacquois. Certes ce dernier adversaire était un peu « tardo » dans ses charges. Mais comment oublier ces quatre muletazos qu’il donne au centre de la piste, les pieds rivés dans le sable. Il s’acharnera mais ne parviendra pas à convaincre.
Une première course qui nous aura révélé d’excellents moments.
Reseña et photos : Jean-Michel Dussol.
Reportage photos ci-dessous : louise2z