Deuxième et dernière course de la feria du novillo, une demi-arène, nuages et quelques gouttes de pluie, température agréable, deux heures dix de spectacle.

Six novillos de La Quinta, totalement dans le type de l’élevage avec de belles robes grises et des armures plutôt modestes. Tous deux piques, à l’exception du cinquième, trois châtiments, à la muleta parfaitement toréables même si certains baissèrent de régime en fin de faena.

Une belle et grande novillada qui a justifié la sortie en triomphe du mayoral, accompagnant les deux novilleros, Posadas de Maravaillas et Joaquin Galdos.

• Posadas de Maravillas (bleu roi et or), au premier, une entière, une oreille ; au quatrième, une entière, une oreille.
• Lilian Ferrani (bleu turquoise et or), au deuxième, un pinchazo, une entière à recibir, une oreille; au cinquième, une entière atravesada, un pinchazo et une entière, silence.
• Joaquin Galdos (orange terne et or), au troisième, une entière salut ; au dernier, une entière deux oreilles.

Les trois novilleros débutaient dans l’arène d’Hagetmau.

Le prix des peñas à la meilleure pique revient à Nicolas Bertoli, qui a piqué « Tiburino », cinquième novillo lidié par Lilian Ferrani.

Une sortie en triomphe avec Posada de Maravillas, Joaquim Galdos et le mayoral de La Quinta, dernière image, témoignage de la réussite d’une excellente novillada avec trois toreros qui ont voulu triompher.

Lilian Ferrani est le grand perdant du jour. Très bien à la cape dans des véroniques lentes, dessinées à la perfection, il attaque une faena sur la main droite avec des séries qu’il remate par d’impressionnants pecho. Avec une muleta très basse, il impose rapidement un rythme très lent à sa faena et prend plaisir à faire durer les figures. De temps à autre, une trinchera vient enluminer le travail. Un premier trophée largement mérité… Aussi lorsqu’il affronte le cinquième qui va revenir trois fois sous le fer, on voit la grande porte se profiler. Sa faena commence sur la main gauche… Mais progressivement, « Tiburino », qui a sûrement laissé trop de forces sous le cheval, va aller à menos, privant Lilian d’un nouveau succès. Dommage.

Posada de Maravillas avait dans les plis de sa muleta tous les sortilèges andalous. Dès la cape qu’il maniait en véroniques au centre de la piste, il montrait ses envies de réussite. Très vite il se positionnait au niveau du toro et le surmontait rapidement dans d’immenses séries sur la main gauche. Le garçon n’eut que du bon goût à servir, là aussi illustré de quelques trincheras dominatrices. Mais on va le découvrir lorsqu’il reviendra dans un océan de calme et de sérénité. Posada se faisait plaisir et nous donnait à rêver avec ses muletazos d’une lenteur irréelle dessinés au millimètre. Il offrait des circulaires complètes sur les deux mains et parachevait l’ensemble par quelques ayudadas du plus bel effet. Un garçon qui aime l’art et qui fait partager ses goûts. Une deuxième oreille tombait du palco.

Joaquin Galdos serait-il l’autre perdant du jour ? Un toreo très doux, des changements de mains répétés, un toro qui est conduit avec douceur et qui aime revenir dans la muleta. Mais tout cela est peut-être un peu superficiel. Galdos va méditer ce demi-échec et l’on sent qu’il revient pour une faena de rachat. De longues, de très longues séries de naturelles, quelques passes d’ornement à genoux avant qu’elles ne viennent régler la tête de l’adversaire. Tout est parfait et bien construit, Galdos maîtrise parfaitement son sujet qu’il abat d’une grande épée… A son tour il peut ouvrir la portes des triomphes.

Il n’y aura pas un toro qui aura foncièrement déçu, mêmes si certains sont trop vite passés, l’ensemble du lot montrait de grandes qualités qui ont fait le succès de cette seconde journée.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol