Hagetmau. 2 août. Les Escolar sans personnalité.

Capture d’écran 2015-08-03 à 20.07.41Première novillada de feria, arènes combles à l’ombre, soleil et chaleur, deux heures vingt-cinq de spectacle.

Six novillos de don José Escolar Gil, superbement présentés, tous avec de profonds stigmates Santa Coloma. De deux à trois piques (le quatrième), châtiments toujours pris avec une certaine bravoure. Tous très compliqués à la muleta, mais demeurant toréables.

  • Louis Husson (vert funèbre), au premier, quatre pinchazos, un descabello, avis, silence ; au quatrième, deux pinchazos, une entière, un descabello, Salut.
  • Andrès Roca Rey (rose passé et or), au deuxième, une demi-lame, un descabello, salut ; au cinquième, une entière, une oreille.
  • Alejandro Garcia ( blanc d’Espagne et or) au troisième, une atravesada, une entière, un descabello, avis, silence ; au dernier, un quart de lame, un pinchazo, une entière, avis, silence.

Les aficionados attendaient beaucoup mieux de cette novillada de José Escolar Gil. Elle était superbement présentée avec tous les novillos estampillés, « Santa Coloma », avec ces robes, grises, ou presque. Aucun des six ne pouvait renier son origine. Mais, à Hagetmau, tout s’est arrêté à la présentation. Armures parfaites, robes impeccables, gabarit de la maison… Tout est là pour rêver.. Mais il y a la dure réalité et ces six novillos d’Escolar Gil qui au moral, ne furent que de pâles ezrsatz de la devise. Pas un novillero qui n’a été contraint d’arracher, une à une, ses passes pour tenter de dessiner une fanea.

Capture d’écran 2015-08-03 à 20.07.26La confrontation a commencé avec Louis Husson qui, après quelques muletazos volontaires, s’est retrouvé obligé de voler, une à une, chacune des passes qu’il voulait dessiner. Mais avec le quatrième, un des plus toréables du lot, on rencontre Louis Husson, le novillero qui doit prouver sa véritable valeur. Et là Louis s’est retrouvé, transfiguré, montant sur les cornes, et démontrant rapidement qu’il est torero et veut arriver. Est-ce un feu de paille ? Ou, au contraire, la volonté d’un garçon qui veut survivre. L’avenir, le dira. Affaire à suivre !!! Mais dimanche, à Hagetmau, Louis Husson a donné une nouvelle image de sa personnalité.

Capture d’écran 2015-08-03 à 20.07.55Andrès Roca Rey demeurera le novillero prodige. Il ouvre un peu la cape… Et tout l’avenir se dessine. Mais on ne pourra jamais ignorer la lenteur avec laquelle il manie la muleta. C’est du rêve, du bonheur, de ces moments où l’on voudrait que la passe ne se termine jamais. Lors de ses deux sorties, surtout la dernière, avec la main gauche Roca Rey est majestueux. Mais le novillero ne se contente pas de ces facilités. Avec son dernier adversaire, auquel il coupera un pavillon, il va aller chercher les passes une à une. Chaque muletazo, face à des toros qui ont oublié la définition de la charge, Roca Rey est là pour les rappeler à l’ordre. Il va construire une faena impossible. Bravo Maestro !!!

Capture d’écran 2015-08-03 à 20.07.09Il restait Alejandro Garcia. Il a été très honnête, professionnel… même si souvent il a manqué de créativité. Il n’a jamais provoqué la moindre émotion… Mais peut-on le lui reprocher face à ce lot qui n’avait d’Escolar Gil que les robes et les cornes.

Au final, une novillada décevante car l’on n’a pas retrouvé les qualités qui font la célébrité des Escolar Gil.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol