Mont de Marsan. 26 juillet. La déception Victorino.

Capture d’écran 2015-07-27 à 08.42.17Cinquième et dernière corrida de feria, arènes combles, soleil et température agréable, deux heures dix de spectacle.

Six Victorino Martin et un Cebada Gago sorti en deuxième position, en remplacement d’un toro affligé de boiterie. Tous deux piques, chaque fois sérieuses et solides, mais sans véritablement pousser. Tous très compliqués à la muleta, surtout les deux derniers. Mais on n’a jamais retrouvé toute la fiereza et l’agressivité de cette devise.

  • Manuel Jésus « El Cid » (vert bouteille et or), au premier, un pinchazo et une entière, sifflets ; au quatrième, une entière, un descabello, avis salut dans l’indifférence.
  • Alberto Aguilar (vert tendre), au deuxième, une entière, et un descabello, salut ; au cinquième, un mete y saca, une entière, avis, silence.
  • Paco Ureña (funèbre et or), au troisième, une entière, salut ; au dernier trois-quarts de lame, un descabello, silence.

Capture d’écran 2015-07-27 à 08.42.35Tous les espoirs que l’on mettait sur le lot de Victorino Martin, parfaitement présenté, auront été déçus, par le comportement de quatre d’entre eux, et par le Cid qui n’aura pas su faire briller « Murriano », le grand toro que tout le monde pressentait. Le torero de Salteras avait pourtant commencé dans un registre fameux, enchaînant des muletazos très lents et très bas sur les deux mains. Des passes dessinées sous le signe d’un temple parfait. Mais Manuel Jésus El Cid, a dû soudainement oublier qu’il toréait un Victorino et que cela impose un minimum de précaution. A trop prendre confiance ce fut l’accident, bousculé d’abord, puis en suivant un coup de « sabre » qui lui lacère la taleguilla, lui laissant une fesse à l’air pour terminer la faena. Mais déjà lors de ce quatrième combattant de l’après-midi, le public se désintéresse de la course et préfère les partitions musicales de la banda « Lous Faiences » de Samadet. Au point que le Cid va saluer dans une indifférence générale. Il avait ouvert la course avec une prudence ressemblant à un manque flagrant de confiance. Très rapidement il refusait de conduire un combat digne de ce nom. Il prenait rapidement l’épée et terminait sous les sifflets.

Les seuls vrais moments parfaitement typés Victorino, c’est « Hechicero » et « Melancolico » qui vont les offrir, mais de ces moments dont les toreros et parfois le public se passeraient. Ces quatrième et cinquième sont de parfaites «alimañas» (animaux nusibles). De ces Victrorino d’antan qui commencent par vous chercher les chevilles puis font remonter, vers le haut du corps, ces dagues qui leur servent de cornes.

Capture d’écran 2015-07-27 à 08.41.51Alberto Aguilar n’a pas longtemps résisté à cette montée du danger, il a rapidement pris l’épée pour sauver sa peau. Le torero d’héroïsme et de courage que l’on connaissait s’est prudemment retiré. Il avait fait espérer avec le sobrero de Cebada Gago, un animal dangereux dont il avait su prendre la mesure. Il signa quelques naturelles de grande qualité avant de sombrer dans le superficiel. Dommage il y eut de trop brefs moments.

Capture d’écran 2015-07-27 à 08.42.55Paco Ureña s’opposa tout d’abord à un toro qui se montra rapidement sans grand relief. Il lui servit une faena sans grande imagination et eut le tort de faire durer un moment qui se transforma rapidement en ennui. La bête nuisible avec laquelle il termina la course était assurément la plus compliquée des deux. Un véritable spadassin qui ne tardait pas à le désarmer alors qu’il attaquait sur la main gauche. Le reste se transforma en une vaine agitation de muleta qui lui permettait de reculer sur chaque charge du fauve.

Mais déjà le public ne s’intéressait plus qu’à la musique… Victorino aura été très loin de convaincre, le public espérait retrouver une émotion du niveau de celle qu’avaient provoquée les Cebada du jour précédent.

Le matin on avait vu en piste douze vaches venues de Las Tiesas, du pur Santa Coloma choisi par Victorino. Elles furent affrontées par des razeteurs, qui ont rapidement dominé. Les écarteurs landais ont été les auteurs de quelques grands moment qui laissaient mieux espérer pour l’après-midi !

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol