Beaucaire. 26 juillet. Manolo Vanegas vainqueur sans oreilles.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.10.09Un an, à quelques jours près, après la disparition du ganadero Hubert Yonnet (28 juillet), la devise verte et blanche flottait dans les arènes Paul Laurent de Beaucaire. Un hommage sous forme d’applaudissements fut rendu au ganadero disparu.

Ce n’est pas faire injure à l’éleveur que dire que les novillos du jour manquèrent souvent de race et de forces, la seconde partie de la course relevant un peu le niveau général. Les trois premiers utreros, justes de présentation, furent mansos (les deux premiers sautèrent au callejon) et faiblards, les trois suivants mieux présentés furent de plus grand intérêt, les quatrième et sixième poussant d’ailleurs correctement sous le fer.

A noter la présence d’une poignée d’antis, bien trop près des arènes, qui écorchèrent nos oreilles durant la lidia des trois premiers novillos. Insupportable ! Jusqu’à quand va-t-on les laisser faire ? Méfions nous qu’un jour les aficionados ne fassent eux mêmes la police !

Autre point négatif, une présidence incompétente (ne sachant pas juger l’engagement et le travail d’un gamin qui s’est joué la peau dans un pueblo huit jours avant d’aller à Madrid, ni identifier une pétition largement majoritaire à l’issue de la lidia du second Yonnet) et irrespectueuse (le président ne daignant pas se lever lorsque les toreros venaient le saluer).

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.06.46Vicente Soler Vidal (fils de l’ancien matador Vicente Soler Lazaro retiré en 2001 et présent au callejon ce jour) est dans sa troisième saison de novillero avec picadors. Certes le garçon fonctionne, sa volonté est incontestable, mais son toreo bien qu’efficace manque de fluidité. Il accueillit son premier Yonnet par une larga cambiada afarolada de rodillas avant que celui-ci ne saute au callejon. De retour en piste, le bicho aux forces limitées fut capté près des planches par une poignée de véroniques rématée par correcte demie. Suivit une mise en suerte au cheval par rogerinas pour deux picotazos et un second tiers bien mené par Soler en deux poder a poder et violin.

Après un brindis sympathique à Lilian Ferrani (qui devait occuper son poste), Vicente dut composer avec les charges courtes de l’animal pour tirer de méritoires muletazos ambidextres. Rapidement sur la défensive, le Yonnet ne laissa d’autre possibilité au novillero de Castellon que de mettre fin au débat. Deux tiers de lame après deux pinchazos. Salut au tiers.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.12.03Le quatrième était plus charpenté, on reconnaissait davantage en lui un Yonnet. Après quelques capotazos sans grand intérêt, Vicente le mena vers le picador pour une première pique prise en poussant, provoquant une demi-chute de la pièce montée. Le seconde ration, bien administrée par Gabin, fut plus modérée.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.14.26Soler partagea ensuite le second tiers avec Manolo Vanegas, ce dernier clouant en poder a poder, Soler clouant à l’identique et al violin.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.13.17La faena du castellonense fut des plus quelconques à droite et distanciée à gauche avant que le Yonnet ne réserve ses charges, obligeant le garçon à tirer des muletazos à l’unité. Entière en place. Vuelta.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.07.46Manolo Vanegas, comme écrit précédemment, a joué le jeu et s’est donné à fond. Il accueillit ainsi joliment le second par véronique genou plié avant que celui-ci, comme le précédent, ne saute au callejon. Après quelques véroniques, ce second Yonnet s’avéra lui aussi faiblard et la première pique pompée n’arrangea pas sa condition physique. La seconde ration fut plus light. Le second tiers, à charge du jeune maestro, fut rondement mené en trois poder a poder sincères.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.09.25Muleta en mains, le garçon joua la douceur pour ménager son adversaire lors des trois premières séries droitières, puis testa la corne gauche où le bicho fut plus réticent à se livrer. Patiemment Manolo lui vola quatre naturelles avant de repasser sur le bord opposé où le Yonnet refusa maintenant de se livrer, obligeant le garçon à fouler des terrains compromis, d’où une cogida dont le novillero se tira heureusement sans mal. Après quelques muletazos ambidextres pour reprendre les commandes, final par manoletinas et entière caidita rapide d’effet. Pétition largement majoritaire que le palco refusa de valider. Deux vueltas pour Vanegas et grosse bronca au palco.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.15.34Le quinto, de belle présentation, n’était pas des plus costauds. Après quelques véroniques et revolera, Manolo le fit ménager au cheval pour lui garder des forces au second tiers, un épisode où le vénézuélien rendit la politesse à son compagnon espagnol. Poder a poder pour Soler, et poder a poder et violin pour Vanegas. Débutée par passes hautes de rodillas qui touchèrent le public, la faena s’étoffa à droite par derechazos longs et templés avant un passage à gauche pour des naturelles tout aussi douces, un ensemble un peu gâché par la soseria du Yonnet. Petit avertissement sur une naturelle où l’utrero envoya la corne vers la poitrine du torero pour un varetazo sans conséquences. Séquence encimista pour clore le trasteo, entière en place au second assaut et vuelta.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.11.01Guillermo Valencia est passé ce jour à côté de sa course. Le premier rebrincando (sautant sur place) fut mené vers le centre où il fut fixé par demie, puis piqué modérément en deux rencontres pour économiser ses forces. Après brindis à son apoderado, Philippe Cuillé, le garçon entama sa faena par des derechazos sur le voyage sans parvenir à fixer le Yonnet. Il changea de corne mais ne parvint pas davantage à peser sur un animal à la charge désordonnée qu’il convenait de canaliser avec autorité. Frôlant l’accrochage, Guillermo préféra abréger. Demi-lame après deux pinchazos hondos. Silence.

Capture d’écran 2015-07-27 à 11.17.21Le colombien ne fut pas mieux à son second. Après quelques véroniques dessinées sur le voyage, Guillermo mena son adversaire vers le cheval où il poussa bien la première fois, mettant les reins plus modérément à la seconde rencontre. Muleta en mains, le garçon ne pesa jamais sur un bicho qui occupa le terrain, le désarma à deux reprises et le bouscula sans mal lors d’une malencontreuse chute. Incapable de faire face, reculant sans cesse, le garçon se débarrassa du Yonnet d’une entière caidita. Silence.

Le palco se retira sous une nouvelle bronca.

Reseña et photos : Paco.