Plaisance du Gers. 14 juillet. Triomphe d’Adrien Salenc.

Capture d’écran 2015-07-15 à 08.58.48Novillada sans picadors : Adrien Salenc en triomphe, Tibo Garcia un trophée, et des Lartet qui perdent quatre oreilles.

Près de trois quarts d’arène, soleil et chaleur, deux heures trente de spectacle.

Six erales du Lartet, bien présentés, tous toréables et sans vice. Les quatre premiers au-dessus, les deux derniers plus compliqués.

  • Tibo Garcia (bleu et or), au premier, une entière, salut ; au quatrième, une entière, une oreille.
  • Adrien Salenc (rouge et or), au deuxième, une entière, une oreille ; au cinquième, un quart de lame, avis, deux oreilles.
  • Angel Tellez (mauve et or), au troisième, une entière, un avis, salut ; au dernier, une quasi entière, deux descabellos, avis, silence.

Une quinzaine d’anti-taurins vociférèrent à l’entrée et à la sortie de la course.

Détendu, souriant, heureux, Jérôme Bonnet quittait les arènes de Plaisance-du-Gers soulagé. Depuis plusieurs semaines il était inquiet de savoir comment sortirait ce premier lot de la camada 2015. Baignant tout autant dans le bonheur, Adrien Salenc qui venait de signer un triomphe en trois oreilles. Un lot qui n’a cessé d’intéresser, même si les deux derniers avaient quelques difficultés inhabituelles. Les six novillos n’ont pas donné un seul coup de tête de l’après midi. Une fois qu’ils avaient mis les cornes dans la muleta, ils la suivaient tant qu’elle se déplaçait.

Tibo Garcia donnant un pecho de belle ampleur.
Tibo Garcia donnant un pecho de belle ampleur.

Tibo Garcia n’est peut être pas allé jusqu’au bout du premier, couleur Cebada, qui aurait demandé une faena plus profonde. Pourtant le jeune torero connaît l’élevage. Il sait qu’il faut chaque fois se livrer à fond. A trop survoler il y perd un premier trophée qui lui aurait permis de partager le triomphe final. Mais il ne commettra pas cette erreur une seconde fois alors qu’il se lance dans un tercio de cape très profond pour lequel il est applaudi. Il va se battre et rapidement construire une faena complète qu’il dessine sur les deux mains. Il y ajoute, à chaque série, beaucoup d’inventivité. A plusieurs reprises il sait mettre son adversaire en valeur pour le plus grand plaisir de l’éleveur

Adrien Salenc dans une naturelle parfaite.
Adrien Salenc dans une naturelle parfaite.

Adrien Salenc est le grand vainqueur de la journée. Mais ce n’est pas un hasard. Pour cela il s’est donné les moyens et s’est jeté très vite dans un combat qu’il a mené jusqu’au bout. Toujours avec beaucoup d’élégance, déclenchant à tout instant un petit adorno, un remate intelligent. C’est par moments de la dentelle mais qui pèse. Sa véritable valeur, il va la démontrer avec le cinquième en remettant souvent dans le combat un toro qui parfois rompt et qu’il faut ramener au centre. C’est une tauromachie de bon matador, sachant construire une ronde infernale dans laquelle il enferme son adversaire. Adrien s’est montré très professionnel Adrien est le maître de cette arène et il impose sa volonté sur le novillo. Et plus qu’une faena artiste ou en finesse, c’est ce sens du toro que récompensera la présidence. Comme en outre il a su s’attacher le public aux banderilles, deux mouchoirs flotteront au palco. Adrien Salenc a prouvé, à Plaisance, qu’il faudra rapidement compter avec lui.

Capture d’écran 2015-07-15 à 08.59.19Seul Angel Tellez est apparu un peu pâle, en-dessous dans cette confrontation où les deux Français ont compris qu’il fallait d’abord maîtriser le piquant des novillos du Lartet avant de vouloir enjoliver la rencontre. Angel Tellez reprend aussi l’épée après plusieurs semaines d’éloignement des ruedos.

Une novillada sérieuse, difficile, puissante, se battant sans cesse, qui laisse bien augurer de la suite de l’été pour l’élevage de Paul et Jérôme Bonnet.

Reseña et photos : Jean-Michel Dussol