Pamplona. 13 juillet. El Juli et les toros de la honte.

Capture d’écran 2015-07-14 à 10.24.03Les toros de Domingo Hernandez et Garcigrande (4°) ont fait remonter à la surface une des plaies de la Fiesta Brava, celle de l’afeitado.

Plaie jamais refermée mais juste masquée par le pansement du mensonge et de la compromission. Combien de toros aux cornes douteuses sortent dans les plazas de toros de France, de Navarre et d’Espagne ? Mais quand une arène comme Pamplona, qui s’enorgueillit de la présentation de ses toros, cède au chant des sirènes pour mettre des figuras au cartel, on se dit que la Fiesta va bien mal.

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En regardant l’image du haut, gardez en mémoire celles qui suivent !

Juan José Padilla accueillit le premier toro par une larga cambiada a porta gayola, puis par une autre au tiers avant de poursuivre par véroniques et demie. Après un second tiers à charge du jerezano, première faena de bonne facture, majoritairement droitière, initiée de rodillas face à un bicho noble et de bonne charge mais une épée trasera et caida au second assaut qui gâche les efforts précédemment consentis. Vuelta. Padilla ne sut trouver l’accord avec le quatrième qui était pourtant un bon toro. Beaucoup de longueurs et peu de transmission avant une estocade correcte suivie de difficultés au descabello. Palmas.

El Juli coupa une oreille à chacun de ses opposants. Face au second (bien présenté), il fut à l’aise au capote, notamment lors d’un quite par chicuelinas, et tout aussi facile muleta en mains lors d’une faena où il exprima tout ce que le bicho avait en lui avant de l’occire d’une lame trasera. Le quinto (photos), de peu de forces, protesta en début de faena avant de se laisser mettre en confiance par la muleta puissante du madrilène. Longue faena conclue d’une estocade en deux temps et seconde récompense qui lui permit d’ouvrir la Puerta Grande.

Miguel Angel Perera tomba sur un premier opposant juste de présentation auquel il s’imposa par sa technique, gommant peu à peu les défauts pour imposer son temple. Oreille malgré une vilaine demi-lame. Le sixième, terciado lui aussi, donna quelques illusions en début de trasteo avant de baisser très vite de ton dans la muleta de Perera. A retenir un beau quite par chicuelinas et quelques séquences droitières de bonne facture dans un ensemble de peu de transmission. Silence après une mise à mort défectueuse.

Les organisateurs  de Pamplona devront un jour choisir entre toros et toreros. Si la Casa de Misericordia veut garder l’appellation de « Feria del Toro », le montage des cartels devra se faire en conséquence. Le dictat des figuras précipite chaque jour davantage la Fiesta vers sa fin qui paraît de plus en plus irrémédiable. Il semble hélas que le public dans sa grande majorité ne l’ait pas compris. On affichait hier un « No hay billetes ». Inquiétant !

(Photo du haut : Javier Arroyo. Photos du bas : agence Efe)