Céret. 12 juillet (matin). Vuelta pour Sanchez Vara et Perez Mota.

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.28.36Après des sorties espagnoles remarquées (Cenicientos 2013 et 2014), les toros de Juan Luis Fraile revenaient fouler le sol français, à Aire d’abord, à Céret ensuite.

Que ce soit dans le sud-ouest ou dans le sud-est, leurs performances furent diversement appréciées, beaucoup cherchant à retrouver dans les Fraile d’aujourd’hui les qualités qui avaient fait leur gloire il y a quelques lustres. Au physique, on eut trois toros de corpulence moyenne, et trois autres d’imposante présentation, hors type diront certains. Au moral des bichos qui vinrent au cheval avec plus de violence que de bravoure et de caste.

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.18.18Sanchez Vara accueillit le premier par bonnes véroniques et demie, le fit piquer trois fois, la dernière pique trasera en venant de loin. Second tiers à charge du maestro avec deux poder a poder et un violin al sesgo por fuera. Bien mené vers le centre, le bicho y acceptera deux correctes séries droitières, puis deux à gauche, aidée la première, centrée la suivante. Mais à mi-faena le Fraile baissa de ton et Vara dut l’obliger pour arracher quelques muletazos ambidextres. Final par entière tendida, longue agonie du bicho qui finit applaudi à l’arrastre et vuelta pour Sanchez Vara.

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.23.20Réception à l’identique pour le quatrième qui s’employa peu en deux rencontres avant le numéro bien rodé maintenant du salto a la garrocha du banderillero Raul Ramirez immédiatement suivi de la pose de la première paire de banderilles, un moment très apprécié par le public peu habitué à ce genre d’exercice.

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.24.30Suivirent un poder a poder et un violin du maestro, puis une faena où Vara toréa en permanence fuera de cacho, sur un bord comme sur l’autre. Point n’est besoin de détailler cette séquence de toreo distancié qui fut suivie d’une entière rinconera au troisième assaut et de deux descabellos. Silence.

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.20.28Du fait de l’absence de Morenito de Aranda, Manuel Jesus Perez Mota passa en seconde position au cartel, laissant la troisième place à César Valencia. Le deuxième Fraile du jour sortit comme un fou des chiqueros, cogna contre les planches au point de subir une lésion qui le laissa inapte à la lidia. Il fut changé et remplacé par un sobrero du même fer. Bien mené vers le centre par le torero, il subit ensuite l’épreuve de la pique, poussant lors de la première rencontre, déséquilibrant le cheval lors de la suivante sans être piqué pour revenir une troisième fois après un bon travail de Gabin qui sut le faire venir de loin pour une belle pique. Salut du picador à sa sortie et même traitement pour un banderillero pour une troisième paire risquée. Brindée au public, la faena commença sur la droite par quelques bonnes séries de derechazos où le garçon baissa joliment la main, se poursuivit à gauche pour deux correctes séries, puis d’un coup le bicho se dégonfla et abandonna la partie. Refusant toute sollicitation, il longea les planches qu’il refusa de quitter. C’est dans ce terrain que Perez Mota dut l’estoquer d’une habile entière portée au troisième assaut. Descabello et vuelta pour le gaditano (natif de la province de Cadiz).

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.26.05Le quinto fut accueilli par véroniques et demie de bonne facture puis piqué successivement en arrière, à la tombée du morillo puis dans le morillo. La faena de Mota fut une partie de gagne-terrain entre le bicho et le torero, l’animal faisant d’abord reculer le piéton, ce dernier affirmant sa position sur deux séries droitières pour laisser à nouveau l’avantage au bicho sur les séries de derechazos suivantes. Au final rien de bien solide à se mettre sous la dent. Bonne lame contraire en guise de conclusion. Salut.

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.21.54César Valencia a beaucoup de courage mais un gros défaut : il ne sait pas tuer. Le troisième commença par couper le terrain lors des premiers capotazos. Le vénézuélien subit, fit piquer deux fois correctement son opposant, puis se lança dans une faena ambidextre qui manqua de dominio et de fluidité dans le maniement de la muleta. Léger accrochage lors du passage à gauche (taleguilla déchirée) puis un final par manoletinas hyper-serrées, suicidaires même, avant de grandes difficultés lors de la mise à mort (sept pinchazos, demi-lame dans le cou, huit descabellos). Silence.

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.27.10C’est par une larga cambiada afarolada de rodillas qu’il reçut le premier avant de le mener vers le centre pour l’y fixer par une media. Après deux piques d’intensité décroissante (poussée la première), les débuts avec la muleta furent hésitants, puis le garçon se reprit et signa trois séries droitières plus autoritaires. Après trois naturelles, un derrote violent lui arracha la muleta, et le vénézuélien comprit qu’il valait mieux rester sur la corne droite. Après une paire de correctes séries de derechazos, ce fut à nouveau l’enfer avec l’acier : sept pinchazos, tiers de lame latéral, deux pinchazos et bajonazo. Silence.

Capture d’écran 2015-07-13 à 18.27.59Le Prix Bernard Bertagne attribué au meilleur picador par le Club Taurin la Muleta d’Arles revint à Gabin, tout comme ceux du Club Taurin de Bruxelles et de l’ADAC, cette dernière récompensant aussi le picador Pedro Iturralde.

Reseña et photos : Paco.